Comme je viens de me vider le bide avec « Addictions », je me le vide autrement avec ce texte…

Plus sérieusement, comme 2 semaines plus tôt avec en parallèle « Autopsy » et « Alcoolique anonyme », j’ai besoin, en même temps que j’écris un texte « lourd », d’avoir des écrits plus légers.

Sur ces moments d’écriture, j’ai 2 cahiers, une ligne vient sur la droite et mon texte dur, la suivante vient sur la gauche sur mon thème loufoque. Je ne saurais l’expliquer, peut-être ai-je encore du mal à assumer ce type d’écrit ?

En tous cas, je me fais rire moi-même et c’est aussi une bonne thérapie !

 

Bien dormi ?
Oui je me sens bien mais je serais bien resté dans mon antre
Je me suis mis debout et je ressens un petit quelque chose au ventre
Je crois qu’hier j’ai fait une petite boulette et je ne suis pas relax
Je regrette déjà d’avoir confondu ma tisane avec un sachet de Dulcolax
Je sens que je vais bientôt accoucher j’ai les boyaux qui flanchent
Une seule question m’anime, vais-je tenir, ma croupe sera-t-elle bien étanche ?

Car au moment où souffle le vent, où je lâche une Louise,

Ultime instant où on est au bord d’être au bord de la mouise
On dit qu’il y a rien de plus fort que l’amour mais là il a de la concurrence pour la 1ere place
L’envie de couler un bronze s’est éprise de moi, elle me sert entre ses serres comme un rapace
Le cake est bien chaud, prêt à être sorti du four et démoulé
Cette envie est plus forte que moi, inutile de résister, inutile de la refouler

Là en fait je ne me sens pas serein
Je sens que lui aussi se réveille, le caca du matin

Quand tu te dandines avec la même grâce qu’une autruche sur une patinoire
Quand tu marches avec la même assurance que ta première en talons hauts sur le trottoir
Quand tu serres les fesses si fort qu’on pourrait pas enfiler un suppositoire
Là on arrive vraiment au moment où il est grand temps d’aller libérer mes émonctoires
Il est temps d’aller poser ma pêche, oh fruit mûr de mes entrailles
Vite un endroit où poser mon séant, vite que je défouraille.
Je tape du pied, je fais les 100 pas, en recherche d’un endroit, d’un buisson, d’une clairière
Je pousse un ouf de soulagement quand j’entends enfin les toilettes qui se libèrent
Ce moment pathétique où je descends mon futal sur les chevilles
Mais attention à l’accident, il n’est pas encore temps d’enlever la goupille
Ah ce caca qui pourrait pourrir en couche
Dans la nature, il ira bien nourrir les mouches

En cet instant je ne fais vraiment pas le malin
Il arrive et il pousse le caca du matin

C’est maintenant parti pour la bataille, le général étron au commandement
Au son de la trompette il invite ses petits soldats au rassemblement
Sur la cuvette, le général étron est comme chez lui, il connaît sa zone
Il domine et mène la baguette quand il est sur le trône
Au son du clairon il sonne la charge et le barrage d’artillerie
Un déluge de feu s’abat alors du ciel, le tonnerre gronde, une vraie boucherie
Raisonnent de lourdes déflagrations, quand les toilettes deviennent une zone de guerre
Et ce petit lagon aux eaux bleutées est maintenant un cimetière à ciel ouvert
Un combat court et intense, un soupir, le silence, il ne flotte plus qu’une odeur de mort
J’ai une pensée pour tous ces combattants tombés au champ d’honneur, triste sort

Mais ouf je suis enfin sorti de ce pétrin
Il est parti le caca du matin

Après le combat et cet instant de recueillement c’est l’heure de l’armistice
C’est l’heure de la paix, il faut nettoyer le champ d’honneur, se torcher l’orifice
À la maison tout va bien mais pris au dépourvu, on voit vite si tu es amateur ou professionnel
L’amateur est venu les mains dans les poches, le pro a toujours son rouleau de Moltonel
Dans le premier cas n’importe quoi fera l’affaire mais y aura des traces sur le slip
Au moins le soir venu tu pourras dire fièrement que tu en avais dans les tripes

Car, s’il est normal d’être au bout du rouleau quand on est pâtissier

Autant, bien, c’est vraiment la merde, quand on est parti chier.
Et si dans l’histoire tu ne peux pas montrer patte blanche
Sois prudent au moment fatidique de remonter ton pantalon sur les hanches.
Un dernier point avant de quitter le petit endroit et de filer discrètement dehors
Pense à tes frères, prends soin de ne pas laisser de sous-marin au fond du port

Car on se rappelle que le crime parfait n’a pas de sang sur les mains
Tu seras maintenant prudent car il reviendra le caca du matin
C’est ainsi il est un rituel immuable de notre quotidien
Et oui il reviendra dès demain, le caca du matin

Mais maintenant que je me suis vidé il est temps d’aller faire le plein
Je vous laisse c’est l’heure d’aller prendre mon kawa du matin

 

LE CACA DU MATIN (05/08/2019)

 

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