Un texte profondément déclencheur, écrit sur les hauteurs de l’Alpe d’Huez au col de Sarenne…
Qu’en aurait-il été sans cette montée au sommet du col du Galibier, la veille. Entre 2 claquements de dents sur cette montée, je me disais « tu es vraiment un possédé » pour préférer ça que revenir à ta voiture.
Je ne savais pas que ce simple petit choix, d’apparence futile, allait sûrement changer le cours de ma vie, et certainement pas seulement de la mienne.
Le choix d’une action dans le passé détermine ce que l’on est maintenant. Le choix de nos actions dans le présent détermine ce qu’on sera au futur.
C’est ce jour-là que je reprends l’écriture, avec tout ce que ça impliquera.
Face à la difficulté,
il est seul à pouvoir s’aider
derrière une âme éreintée,
il fléchit sans ne rien céder
il est habité par sa passion,
il est un obsédé
il cohabite avec ses démons
il est un possédé
il part souvent s’isoler,
à la recherche de bonnes ondes
toujours l’air pressé,
comme pour exploiter chaque seconde
la violence est familière sur sa route,
il est toujours en lutte
et quand il domine enfin ses doutes,
il ne veut pas perdre une minute
de ces êtres sans équilibre
entre la détresse et le bonheur
il veut se sentir libre
quand son horloge trouve la bonne heure
il a sa propre définition
de ce qu’on appelle le bon temps
quand il prend la bonne décision
celle de vivre son instant
il s’enivre de la nature
et de ses doux parfums
quand son âme devient mâture
lui laisse suivre son instinct
sa vie est hors des normes
il est parfois vu comme un hérétique
sa vie il lui donne une autre forme
il a sa propre aire éthique
il est habité par sa passion
il est un obsédé
il cohabite avec ses démons
il est un possédé
il est loin d’avoir de grands rêves
mais ce sont les siens
il avance jusqu’à ce qu’il crève
même s’il n’obtient rien
ou plutôt il ne rêve pas de grandeur
juste d’être lui-même
de l’espoir de la grande heure
ou la vie prend le pas sur les problèmes
il restera toujours de glace,
il restera toujours poli,
mais derrière la carapace
il ne reste que sa folie
inutile de vouloir le raisonner
il n’en fera qu’à sa tête
son monde ne fait que commencer
là où le vôtre s’arrête
ce n’est pas un rôle,
il se construit dans la démesure
quand il n’y a plus de contrôle,
que ça devient une course d’usure
il a ce besoin de s’aérer
il n’est bien que dehors
il est en quête de liberté
la seule chose qui vaut de l’or
c’est en prenant de l’altitude
le bleu du ciel et les montagnes en paysage
qu’il trouve la bonne attitude
qu’il trouve la paix, que son âme devient un pays sage
il a le regard fier,
il a le cœur lourd
comme un gant de fer
et sa main de velours
il est habité par sa passion
il est un obsédé
il cohabite avec ses démons
il est un possédé
LE POSSÉDÉ (10.07.2020)