07. P’tite soeur

A écrire, c’est sûrement le texte qui m’aura fait le plus pleurer, parce qu’à ce moment-là, ce n’est pas ce que je voulais écrire, ce n’est pas ce que je voulais vivre.

Pour la première fois, les lignes de ma plume se détournaient de celles de mon cœur mais je savais que c’était un moment transitoire, marqué par la douleur d’espoirs dont j’avais compris qu’ils s’envolaient ce matin-là.

Pourtant, je savais que cette place de « grand frère », c’était la mienne, celle que je n’aurais jamais dû quitter, celle que je ne quitterai plus.

 

J’ai rêvé de t’aimer et j’ai aimé rêver de toi
Mais le destin nous a réservés un autre sort
Pourtant mon cœur sera toujours ton toit
Car je t’aime d’un amour encore plus fort

J’ai le cœur lourd,
Il va longtemps rester sur pause,
Et seulement quand tu auras trouvé le grand amour
Mon cœur pourra peut-être passer à autre chose

Tu auras toujours à tes côtés
Une épaule et une oreille
A laquelle tu pourras chuchoter
Que tu pourras sortir de son sommeil

Parce que je t’aime de cette force
De sentiments dont je suis fier
Pour toi j’ai sorti mon cœur de son torse
Je saurai t’aimer comme un frère

De cet amour né dans la tourmente,
Tu auras toujours ma bienveillance,
Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente,
Tu auras à jamais ma présence

Tu seras ma p’tite sœur,
Celle que mes parents ne m’ont jamais donnée
A jamais dans mon cœur,
C’est toi qui la vie a choisi de m’apporter

Tu es cette âme à protéger,
Que j’essaierai de couvrir d’affection
Pour avoir le cœur léger,
J’aurai besoin de sentir tes émotions

Il n’y a plus de question sur ta place
Notre relation en sera plus fusionnelle
Dans mon cœur tu laisseras une trace
Et je t’aimerai d’un amour fraternel

Je renonce à t’aimer comme un homme
Qu’on dorme dans les mêmes draps
C’est en ami que j’offre mon summum
Mais laisse-moi te serrer dans mes bras

Ma porte sera toujours ouverte,
Comme tu mets mon esprit en émoi
J’aurai toujours le cœur en alerte
Tant que tu auras besoin de moi

Tu m’as touché droit au cœur,
A toi qui m’as rendu si sensible
Je t’offre ce que j’ai de meilleur,
Te protéger d’un amour invisible

A mes yeux, la femme de ma vie,
Tu seras à jamais dans mon cœur,
Je t’aimerai comme j’en ai envie
Je t’aimerai comme ma p’tite sœur

 

P’TITE SŒUR (29/09/2020)

15. Viens

Un texte pour toi, une incitation à me prendre la main, me montrer en leader, prêt à te guider, prêt à guider notre équipe.

Nous sommes à la veille de ce premier défi sportif que nous sommes sur le point de partager, ces 4 fois 6 heures de home-trainer, pédaler ensemble comme si même cette épidémie et ce confinement ne pouvaient pas nous éloigner.

Ce rêve qu’on avait de vivre ensemble, de surmonter nos difficultés, il n’est pas mort…

Viens, prends-moi la main
On prend la route, on fait le chemin
Viens, je sais qu’on réussira ensemble
Parce que ce projet, ce qui nous rassemble
Viens, on arrête d’avoir peur de nos rêves
On part à l’aventure, sans s’accorder de trêve
Viens, on cesse d’avoir pour ne plus qu’être
On se bat pour ce rêve qu’on est seuls à connaître
Viens, on se rappelle qu’on a qu’une seule vie
Alors on décide d’aller au bout de nos envies
Viens, on s’accorde le droit de cet espoir
Celui dont on rêve même quand on pense en noir
Viens, on se donne les moyens de réussir
On se prend en mains et on décide d’agir
Viens, on vit l’aventure à fond
On décide de lâcher prise et de tenir bon
Viens, on oublie qu’on a aucune chance
On s’en fout des autres, de ce qu’ils pensent
Viens, on respecte ce que l’on est, ce que l’on veut
On donne tout, pas seulement à faire pour le mieux
Viens, on risque tout, même de se perdre pour se trouver
Y a qu’à nous-mêmes qu’on a des choses à se prouver
Viens, on vit notre vie, on crée notre propre système
Jugés de toute façon, autant l’être d’être nous-mêmes
Viens, on décide d’animer nos desseins
Pour ça, on devient maîtres de nos destins
Viens, on est des gladiateurs, on écrit notre péplum
Perdre ce que l’on a pour gagner ce que nous sommes
Viens, on oublie le passé pour vivre l’instant présent
Sans penser au futur car notre vie c’est maintenant
Viens, on a faim et c’est nos rêves qu’on doit nourrir
On n’a pas choisi de naître, on ne choisira pas de mourir
Viens, on choisit comme on vit, on choisit comme on meurt
Pour qu’il continue de battre, on choisit de vivre avec le cœur

 

VIENS (29/04/2020)

05. Tu seras une femme

J’ai repris le célèbre poème de Rudyard Kipling « Tu seras un homme » pour toi.
Plus qu’un message ou un simple poème, un « programme pour ton avenir, les étapes à franchir pour devenir ta meilleure version, pour devenir simplement toi-même. »
J’en ferai au final le texte de la préface de ton livre.
Ce jour des droits de la femme, ce jour bien sûr de la parution de ton reportage à la télévision.
Un message public de soutien aussi, te montrer et montrer aux yeux du monde que je crois en toi.
Une longue hésitation aussi pour la fin du texte aussi, entre « mon amie » et « ma sœur », je choisirai ce second, comme si je sentais déjà que c’était ma place…
« Plus jamais tu ne seras seule, je serai toujours à tes côtés. Courage. Sois forte. »

Si tu sais avouer tes fautes
Et en sortir grandie
Si tu sais garder la tête haute
Et garder le poing brandi
Si tu sais faire fi de la violence
Faire faire aux flots de haine
Si tu sais croire en ta chance
De retrouver la passion dans tes veines
Si tu sais retourner vers ceux que tu as pu blesser
Et te montrer capable d’implorer leur clémence
Comme aller à la rencontre de ceux qui voulaient te brûler
Et à ton tour faire preuve d’indulgence
Si tu sais te battre comme le fait une lionne
Si tu sais te satisfaire de la paix plus que de la gloire
Si tu sais être dernière, et le vivre en championne
Apprendre de la défaite plus encore que des victoires
Si tu peux affronter le regard de ceux dont tu es la cible
Sans ressentir pour eux quelconque violence
Si tu sais devenir forte sans cesser d’être sensible
Et assembler ces 2 contraires d’une même chance
Si tu acceptes que tout ce que tu construis
Soit soumis au parfum de la suspicion
Si tu apprends à contrôler ton esprit
Et que celui-ci cesse d’être une prison
Si tu sais marcher un temps dans l’ombre
Traverser le tunnel sans regarder en arrière
Seulement éclairé par ta foi dans la pénombre
Et retrouver un jour sans crainte la lumière
Si tu sais freiner ta chute au moment de descendre
Accepter de te consumer et faire fi de la souffrance
Et être le Phoenix qui renaît de ses cendres
Faire de celles-ci le terreau de ta renaissance
Si tu sais faire de tes larmes une pluie de révolte
Qui sera la graine d’un meilleur semis
Et faire de ce fruit la plus belle des récoltes
Que de mûrir en gardant ta jeunesse, de ton âge le demi
Si tu sais rester sourde à la vindicte populaire
Être celle sur qui l’on tire et devenir mur
Puis t’ouvrir de nouveau, retirer tes barrières
Pour mieux regarder au loin le futur
Si, sans n’avoir jamais cru en hier
Tu apprends à croire en demain
Repoussant de même tes frontières,
Pour être maîtresse de ton destin.
Si tu sais partir au combat sans certitude d’être glorieuse
Et être sérénité quand se déchaîne la peur
Alors, et ce qui vaut bien mieux qu’être victorieuse
Tu seras alors une femme, ma sœur

TU SERAS UNE FEMME (08/03/2020)

P’tite Marion

Ecriture initiale le 17 novembre 2019, c’est le 10 janvier 2020 que je te l’envoie, alors que la semaine en Espagne nous a éloignés sur certains points, rapprochés sur d’autres, alors aussi qu’on va commencer à travailler sur ton livre, sur ton histoire, j’ai besoin de te montrer que je l’ai comprise et comment je l’ai vécue.
Je diffuserai ce texte sur les réseaux le 7 mars, avec le reportage grand format de France 2.
« C’est l’histoire de ma meilleure amie, de celle que je considère comme mon double sur un vélo.
C’est l’histoire de celle pour qui j’ai eu très peur, de celle qui a fait que j’ai tellement changé et évolué ces derniers mois.
C’est l’histoire de celle pour qui j’ai été capable de repousser mes limites mentales, qui a inspiré une grande partie de mes écrits récents.
C’est l’histoire de celle que j’ai décidé d’aider à essayer de devenir une meilleure femme et une meilleure sportive, de celle en qui je crois.
Je n’ai pas peur de la critique ou de la suspicion, je l’accepte et je suis maître de mes choix. J’accepterai ces commentaires et ces messages. Les messages d’encouragement et de soutien sont aussi les bienvenus.

P’tite Marion n’est qu’une enfant quand elle se découvre une passion
Elle ne sait pas encore que ça en deviendra une obsession
Le cyclisme va la construire, lui donner une identité
En même temps que l’installer dans un monde un peu fermé

P’tite Marion découvre la rigueur du sport de haut niveau
Elle y consacre sa vie, y réussir et gagner deviennent ses idéaux
Elle fait des sacrifices et s’entraîne dur, au-delà du raisonnable
Se prive à l’extrême, surtout au moment de passer à table

Son entraîneur devient son mentor, sa référence comme un 2eme père
Mais les privations auront un prix, celui d’un voyage en galère
P’tite Marion rentre dans le mal des troubles du comportement alimentaire
Ceux qui vont faire que sa vie va partir à l’envers

P’tite Marion devient pro mais ça se passe mal avec ses managers
Elle vit mal les critiques sur son poids, ça lui fait mal au cœur
Un cœur inhabité, fuyant l’amour et toute vie intime
Ses peurs et ses blocages laissent ses sentiments infirmes

P’tite Marion dit qu’elle est une petite coureuse, perd toute confiance en elle
Et bientôt un manager indélicat va venir lui briser les ailes
Elle se sent mal aimée et ses demandes la rendent honteuse
Elle voudrait tout arrêter tant le vélo la rend maintenant malheureuse

Mais elle ne veut pas décevoir son entraîneur et ses parents
Alors elle commence à penser à ce qui rendrait tout ça différent
L’enjeu a pris le pas sur le jeu, ses pensées s’emmurent
Et pour la première fois, elle se demande ce que lui apporterait une piqûre

P’tite Marion a 27 ans ce jour devrait être un moment festif
Mais c’est ce jour qu’elle va franchir la zone rouge, le cœur à vif
Quand elle plante sa seringue dans le ventre, comme pour faire harakiri
Ce moment où elle se dit qu’elle s’est à jamais salie

Quand elle apprend son contrôle positif c’est le choc
C’est un monde qui s’écroule, P’tite Marion vient de changer d’époque
Quand elle aurait eu besoin de soutien elle va s’emmurer dans le silence
S’éloignant même de ceux en qui elle a confiance

Elle souffre et ne sait plus quoi faire d’elle, c’est le vide
Dans ses heures sombres elle pense même au suicide.
Et puis la presse s’en charge et le monde vient à connaître l’affaire
P’tite Marion est exposée à la vindicte populaire

Elle ne sait plus quoi faire face à cette pression qui la ronge
Par peur du jugement, de perdre son travail, son honneur elle se terre dans le mensonge
Encore quelques semaines où elle fait face au déni, à se saboter
Jusqu’à la libération de son âme, quand elle reconnaît avoir fauté

P’tite Marion peut alors entrer dans l’acceptation
Entrer par la petite porte sur les chemins de la rédemption
Une route qui sera longue et pour l’instant dans le brouillard
Dans l’attente de sa sentence, savoir si elle reviendra tôt ou tard

Car en attendant tout lui semble flou, pour la vie, le travail le sport
Elle attend de savoir ce qu’il sera d’elle, qu’elle sera son sort
P’tite Marion aujourd’hui n’arrive plus à voir demain
Pourtant elle est porteuse des clés de son destin

P’tite Marion doit prendre du recul, comprendre ses errements
Accepter de repartir de zéro et à accepter ses sentiments
P’tite Marion se prépare, bientôt à un nouveau départ
Un entourage prêt à l’aider, à lui servir de feux de brouillard
P’tite Marion n’a jamais cru en hier, j’espère qu’elle croira en demain
Qu’un jour elle sera fière, en regardant ce qu’elle aura fait comme chemin

P’TITE MARION (10/01/2020)

 

Mon double

A toi qui me ressembles tant, dont le parcours ressemble tellement au mien… Une passion pour laquelle on donne tout, qui nous construit, qui nous détruit.
Les mêmes errances, les mêmes troubles, les mêmes rêves les mêmes envies.
Si ton histoire m’a tant touché c’est que je me suis tellement vu en toi, je t’ai tellement vue en moi, à ressentir ce que tu ressentais, et je me suis rarement trompé.
A toi mon double, ma sœur de souffrance, celle qui sera toujours sur mon parcours.
Avec une petite dédicace à la fin au bracelet que tu venais de m’offrir à notre retour d’Espagne.

N’a-t-on pas tous sur cette planète
Une âme, un esprit qui nous reflète
Un double, les mêmes pensées en tête
Une part de nous-même qui nous complète
Dont tu retrouves dans le parcours
Les mêmes rêves, les mêmes errances
Qui a besoin du même secours
Dont tu ressens en toi sa souffrance
Et quand la vie nous met sur son chemin
Que tu vois en l’autre comme ton miroir
Qu’il te faut sa présence pour être plein
Qu’à ses côtés tu sens un peu d’espoir
Ce quelqu’un en qui tu te retrouves
Les mêmes doutes, les mêmes troubles
Des échanges une connexion qui le prouvent
Tu crois te voir dans les yeux de ton double
Tu crois te lire dans ses prunelles
Tu lis en lui comme si tu pouvais t’y voir
Dans le reflet de ton âme jumelle
Celle qui est témoin de ton histoire
Dont tu ne peux ignorer la détresse
Car c’est toi même qu’elle vient toucher
Elle vient te frapper et elle te blesse
Comme ton propre mal qui vient accoucher
Il y a là comme une force fraternelle
Vivre ses peines comme par procuration
Tout est grossi comme observé à ma jumelle
Comme si je ressentais à travers ses actions
Paradoxe de se sentir plus fort ensemble
Alors qu’il nous manque les mêmes pièces
Mais il y a comme une force qui rassemble
Bien au-delà de ce qui fait nos faiblesses
Car tu en connais les manques et les besoins
Au risque d’y mettre parfois trop d’implication
Mais quelque part tu sais en prendre soin
Tu connais les devoirs qu’implique ta mission
Rencontrer son double c’est une fête
C’est ne jamais être seul, je peux le clamer
C’est quelque chose que je te souhaite
Une histoire que tu viens lier à jamais

 

MON DOUBLE (10.01.2020)

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