20 septembre

Ce séisme émotionnel, ce changement profond que tu as provoqué en moi ce jour-là…
Mes 3 expériences où j’avais tutoyé la mort n’avaient pas opéré le dixième de changement en moi de ce que cette tempête allait m’amener…
Je crois que revivre cette période, tout juste un an après, m’a encore fait plus prendre conscience, avec le recul, de combien elle avait bouleversé ma vie…

Quand ta souffrance n’est plus confidentielle,
face au silence de tes déboires
Des amis qui se conjuguent au pluriel,
Se dressent face à ton histoire

Sans mauvais jeu de mots,
Ce jour-là tu m’as piqué
Et je suis tombé de haut,
comme si la vie m’avait niqué

Je me suis alors méprisé,
de tous ces silences que je n’avais pas su entendre,
Et j’ai soudain réalisé,
je ne devais plus avoir le cœur dur mais l’oreille tendre

Comme un changement immédiat, je me muais en homme,
le garçon dans les flammes
Comme ces premiers mots que je t’ai dit, au juste momentum
oublie la fille et deviens femme

Tu as provoqué un déclic,
que même la mort ne m’avait pas apporté
Ces jours là, ceux de ma clique
ont tous vu qu’une chose nouvelle me portait

Tu m’as offert cette chance,
celle de me libérer de ma prison
De me moquer de ce que les gens pensent,
de m’offrir de nouveaux horizons

Je t’ai offert les clés de ma demeure,
tu devenais un membre à part entière de ma famille
Je t’ai ouvert les portes de mon cœur,
il passait de l’amertume du cacao à la douceur de la vanille

Je t’ai tendue la main,
même quand tu m’avais tourné le dos
Et au plus bas, rappelle-toi qu’aucun matin
je ne t’ai jamais regardée de haut

Ou peut-être seulement pour te donner cette main,
pour t’aider à sortir la tête de l’eau
Même s’il était glacé, je me suis jeté dans le grand bain,
à prendre les vagues pour que tu restes à flot

M’agenouillant avec toi pour embrasser tes peines et tes pleurs,
depuis je marche pieds nus à tes côtés
Sur les braises et les cailloux de ta vie, je n’ai plus peur
de crier ce qu’autrefois je chuchotais

Y a des peurs qui peuvent paralyser,
et d’autres qui font avancer
Là où tout aurait pu se briser,
moi j’ai juste arrêté de penser

Une date gravée à jamais dans ma peau,
comme l’encre d’un tatouage
Cet éclair qui vient me frapper,
je suis cet homme né d’un orage

Et si je revenais à ce moment,
celui où j’ai dû choisir, te tendre la main, te tourner le dos
Et si je revenais à cet instant,
si crucial dans nos destins, faire le bien ou être un zéro

Je sais que je me poserais encore moins la question
que la colère passerait de minutes en secondes
Parce que le force de l’amour, de la compassion
sont ce qu’il y a de plus beau dans le monde

Bien sûr, j’en ai fait par dizaines des erreurs
parce que j’ai agi, parce que j’ai tenté
J’aurais pu n’en faire qu’une, la faute de fuir comme un voleur
et je crois qu’à jamais elle m’aurait hanté

Je serai toujours là pour toi,
désolé de radoter
Plus que jamais je crois en toi,
et je veux rester à tes côtés

On a tellement de projets,
on doit écrire un livre à nous deux il me semble
Avec ton histoire comme sujet,
on va aussi écrire une page de vie ensemble

Alors j’espère que tu as compris,
je serai toujours là quel que soit le problème.
J’espère que tu auras toujours à l’esprit,
que je serai toujours un ami qui t’aime

PARDON pour mes erreurs,
de ne pas avoir été tous les jours à la hauteur

MERCI de m’avoir laissé être là pour t’aider,
d’avoir pris la main que je te tendais

S’IL TE PLAIT, laisse moi toujours être à tes côtés,
laisse moi être l’oreille à laquelle tu viens chuchoter

JE T’AIME comme on aime son âme sœur,
comme on aime de tout son cœur

20 septembre 2019 (20/09/2020 + 12/11/2020)

Mon corps

Après 8 semaines de confinement, j’exhibe un corps plus athlétique et affûté que jamais, voilà ce qu’il représente pour moi, une relation complexe.

 

A m’exhiber, on me dira fruit de prétention
Je vous laisserai seuls juges de vos spéculations
Je suis mon corps, je suis mes luttes et mes tensions
Témoin de mon parcours, acteur de mon évolution
Je suis cette enveloppe, je suis ce bouclier
Réduit à me protéger, à ne point m’être familier
Ces heures à transpirer, à soulever de la fonte
A forger cette armure, qui me protégeait de la honte
Qui m’a fait aller aux antipodes de ma nature
A me faire croire que c’était ma juste nourriture
Je me suis affronté dans le miroir, j’ai appris à m’accepter
Avec mes cicatrices qu’elles soient réelles ou imagées
A quoi bon se mentir quand on se regarde dans la glace
Concave ou qu’on vexe, regarder la réalité en face
Seul face à son regard, on choisit qu’elle est sa place
Être petit ou grand, se fondre ou alors se fonder dans la masse
Des choix de vie qui ne rentrent pas les normes
Un corps que je sculpte pour ne plus rentrer dans l’énorme
Je choisis d’être bien dans mon corps
Car il est le toit de mon âme, sa maison
Je choisis avec moi-même d’être en accord
Parce me sentir à mon image est ma raison
Je choisis de le rendre libre et fort
Car à mes yeux, il cesse d’être prison
A la recherche de l’harmonie, d’une allure esthétique
A la recherche de la force, d’une carrure athlétique
J’ai cherché la perfection, je recherche le travail bien fait
Un travail au jour le jour, pour avoir le bon effet
Être bien dans sa tête, sans l’être dans son corps quelle hérésie
Vouloir scinder l’un de l’autre, n’est-elle point-là la folie
Mon esprit fait corps avec mon cœur
Comme j’ai le corps au cœur de mon esprit
L’esprit du corps me tient à cœur
Je suis moi quand esprit, cœur et corps sont unis

 

MON CORPS (11/05/2020)

 

13. Le coach

Parce que c’est ma passion, mon métier, ma vocation, mon identité.

Il est un métier, mais avant tout histoire de vocation
Une force qui coule dans les veines, une histoire de passion
Entraîner, ou littéralement emmener avec soi
Coach, personne qui accompagne, qui montre la voie
Entraîner, c’est trouver l’équilibre sur bien des aspects
D’abord être impeccable, avoir et gagner le respect
C’est suivre une philosophie, et ne pas s’en détourner
C’est répéter des gammes, sans jamais vivre une même journée
C’est sortir des normes pour être une figure iconoclaste
C’est chercher le meilleur mais d’abord ne pas être néfaste
Primal non nocere, on peut s’appliquer le serment d’Hippocrate
Car un coach sans principes, c’est une figure renégate
C’est avoir des convictions sans s’ancrer dans la certitude
C’est utiliser la technologie sans entrer dans la servitude
C’est suivre sa trame tout en sortant des sentiers battus
C’est imposer ses croyances et lutter contre les idées reçues
C’est avoir des certitudes et savoir se remettre en question
C’est apprendre des autres tout en suivant ses convictions
C’est planifier, pour amener l’avenir dans le présent
C’est faire maintenant pour être prêt au bon moment
Coacher, c’est surtout vivre une aventure avec l’humain
C’est être un guide, c’est savoir monter le chemin
Entraîneur et athlète, d’abord une histoire de regard
Croire l’un en l’autre, et ce dès la ligne de départ
C’est transmettre des savoirs mais surtout une passion
C’est suivre une route mais être en perpétuelle adaptation
C’est croire à un potentiel, et que l’autre croit en lui
Sur un plan plus égoïste, c’est opter pour une vie sans ennui
Approche holistique, que cœur, corps et esprit ne fasse qu’un
Développer des qualités mais d’abord faire croire en son instinct
Le coach assure, le coach rassure
Discret dans le succès, présent dans les coups durs
C’est taire les engueulades comme entendre les silences
C’est trouver les mots pour redonner la confiance
C’est trouver les paroles justes, celles qui réconfortent
Savoir parfois hausser le ton, apporter les mots qui exhortent
Certains auront besoin qu’on les mette dans la modération
D’autres qu’on les booste, qu’on soit source de motivation
Pour certains, ce sera aider à casser des croyances
Les éveiller sur la voie de leur pleine conscience
Coacher, c’est enseigner mais aussi apprendre au quotidien
C’est se dire qu’on ne sait rien, mais qu’on saura plus demain
C’est faire preuve d’exigence, c’est faire preuve de tolérance
C’est pousser l’autre vers le haut, vers sa pleine performance
C’est être modeste quand on rencontre le succès
C’est apprendre des défaites et savourer sans excès
C’est être un leader, c’est avoir en tête une mission
C’est se transcender, c’est un visa pour l’émotion
C’est donner et apporter le meilleur, on l’a en nous, en nos tripes
Coacher c’est échanger, c’est croire à la force de son équipe

 

LE COACH (10.05.2020)

Bigorexique

« Une obsession est une passion négative, une passion est une obsession positive », je ne saurai citer l’auteur de cette phrase mais comment faire autrement que de la citer.

Ou les dérives d’une pratique sportive, cette passion, qui m’a profondément transformé, me permettant tant de m’exprimer, de me faire mûrir, de naître quelque part que me faire souffrir, d’empêcher le développement des autres facettes de mon existence comme la vie sociale.

Cette bigorexie c’est aussi le symbole des troubles du comportement alimentaire car elle s’est installée en parallèle.

Je crois qu’en cela nos histoires se ressemblent tellement…

Aujourd’hui je m’étais fait la promesse de ne pas m’entraîner
Je vous promets que j’ai essayé mais j’ai fini par craquer
Je ne peux comprendre, pourquoi ai-je donc ce manque de volonté
Ce matin c’est l’histoire de ma vie, et je m’en vais vous la conter
Je suis ce poète pour qui le sport est le premier mot à mon lexique
Pour être honnête, je crois que j’ai un petit penchant bigorexique
Passion enivrante que je viens pratiquer au-delà du raisonnable
Addiction dévorante que je viens exprimer au-delà du profitable
Toutes les heures et les séries viennent parfois perdre leurs sens
Et se sont transformées en années, c’est ma vie depuis l’adolescence
Quand bouboule rencontra un vélo, ce fut une sacrée révélation
Et il ne fallut pas bien longtemps qu’il n’en devienne ma religion
La base de ma pyramide de Maslow, le sport comme besoin élémentaire
Pour apaiser ma violence intérieure, pour compenser les excès alimentaires
Cette force allait devenir addictive, je ne le savais pas encore
Une obsession maladive que de rouler pour devenir plus fort
Toujours aller plus loin dans les limites, c’est le sommet de mes idéaux
À l’entraînement j’en fais beaucoup et je finis par en faire trop
Pourtant parfois j’essaie de me lancer des défis sages
Mes mon addiction reprend le dessus et me dévisage
Les jours passent, j’enchaîne les tractions et les heures de home-trainer
Sans récup, trop barré pour suivre mes propres conseils d’entraîneur
Bien conscient d’être installé dans ce qu’on appelle surentraînement
Quand je me ramasse à la pelle, car je pratique tout abusivement
Endurance pour sculpter mon mental, musculation pour sculpter mon corps
Souplesse, endurance et physique athlétique, un ensemble pour me sentir fort
Être le plus complet possible, cercle vicieux qui ne tolère plus la faiblesse
Côtes cassées ou dos en vrac, je n’écoute pas mes signaux de détresse
Mon corps me trompe, hormones en leurre, je carbure aux endorphines
Je m’accroche, l’air errant, sans même prendre une aspirine
J’ignore les messages de douleur et je suis en mode zombie
Et mes proches et mes clients me regarde d’une façon zarbi
Car peu importe, toujours avancer et repousser mes propres frontières,
Chaque jour en faire moins que demain mais être meilleur qu’hier
J’ai eu trop longtemps la compétition comme principal leitmotiv
Aujourd’hui c’est le combat avec moi-même qui me motive
Car la vie est ainsi, ma passion a pris aussi quelques impacts
Et je suis heureux d’avoir réussi à garder mon envie intacte
Ne vous méprenez pas, le sport est surtout la source de mes plus beaux souvenirs
Ma passion, ma raison d’être, ce qui me fait avancer dans la vie avec le sourire
Sans rancune pour ce sport qui mon corps a bien scarifié
Vie sociale, pro et privée qu’il a souvent un peu sacrifiée
Contradiction tant je suis fier de mes blessures, de mes cicatrices
J’ai toujours vécu mes choix comme un investissement, jamais comme un sacrifice
Alors loin de moi l’idée de me plaindre de ma condition
Je viens plaider que le sport est la première de mes convictions
Juste alerter qu’il peut être dangereux, comme toute addiction
Quand le sport devient drogue, attention à en surveiller la direction
Je suis ce poète pour qui le sport est aussi le dernier mot au lexique
J’ai été honnête, je vous ai contés mon gros penchant bigorexique

 

BIGOREXIQUE (05.04.2020)

 

Six mois à vivre

Et s’il ne me restait que 6 mois ? Qu’est-ce que je changerais ? Qu’est-ce que je ferais ? Pas le temps d’être anxieux, place à l’action.

Qui serais-je s’il n’y avait pas de demain ? Qui serais-je s’il n’y avait plus de limites ? Si je profitais pleinement des 86400 secondes dont me crédite la vie chaque matin.

 

Le réveil sonne, j’ouvre les yeux et sur le tel, j’ai le message d’un dénommé Satan
Il m’écrit « il te reste plus que 6 mois à vivre et après ça je t’attends »
Plus le temps de penser, je décide de me lever en catastrophe
La musique va s’arrêter bientôt, il faut vivre à fond chaque strophe
Un choc du tonnerre, dans ma tête il règne une odeur de foudre
Je prends toute mon âme et un stylo pour faire parler la poudre
Je pense juste un instant, que faire puisqu’il me reste que 6 mois à vivre
On va tout faire péter, autant les vivre en tant qu’homme libre
Demain je n’irai pas au boulot, fini sport inspiration, l’inspiration sort
Fini d’être enfermé, je veux vivre mes derniers mois dehors
Je prends un temps de pause juste pour clôturer mon introspection
Je vais à l’essentiel de ce qui me restait à avoir en inspection
Je me suis vendu mais je suis toujours resté incorruptible
J’ai été un tueur, sniper qui a pris mon propre cœur pour cible
On niera pas avoir joué la carte tapin, savourer la vie comme une tarte tatin
Quitte à s’en gaver le ventre, peu importe 6 mois et ça parle sapin
Maintenant que je connais le terminus de ma route et mon destin
Je vais faire maintenant tout ce que j’ai toujours remis au lendemain
Je pourrais peut-être commencer par dire je t’aime à mes parents
Des mots si simples, les sortir c’est si dur, mais comme la vie ça s’apprend
Aller voir tous mes amis, tous ceux qui me sont chers,
Leur dire qu’ils sont formidables, ce type de gens hors pair
M’autoriser à leur dire ce que j’imagine pour eux, ce qui est à venir
Comme un medium, vous dire ce que je vois pour vous à l’avenir
Intuition prophétique, on me verra comme un illuminé
J’ai tout fait sauter pour vous offrir mon cœur ainsi déminé
J’irai finaliser mon livre, vous proposer tous mes recettes
De l’homme, du sportif, de l’entraîneur et du poète
Partager ma philosophie, ma vision de l’accompagnement
La méthode est simple, je crois que la vie est le meilleur entraînement
Evoquer toutes mes expériences, même celles dont je suis le moins fier
Développer tout le chemin qui fait je suis aujourd’hui meilleur qu’hier
Ceux qui souhaitent on pourra échanger au tour d’une bonne bière
On m’a qu’il n’y pas de contrôle sur la route de la mise en bière
Après avoir libéré mon âme, j’irai libérer mon corps
Me donner à fond, vivre intensément ses derniers moments de sport
Aller boxer dans un combat pour la vie, escalader les montagnes
Les cols qu’il me reste à gravir, dans un dernier élan de hargne
Hisser ma grande carcasse au sommet des plus hautes chaînes
Au sommet de l’Aconcagua ou du Kilimandjaro, hurler libérer mes peines
Me rapprocher du monde que je m’apprête à rejoindre et le tutoyer
Montrer que je reste un molosse qui n’a pas fini d’aboyer
Redescendre sur la terre ferme, aller faire un tour dans les fjords
Plonger dans les eaux glacées, derniers frissons où la seule tête déborde
Aller planer dans le ciel et piloter un hélicoptère,
Dernier saut en parachute, descendre et s’envoyer en l’air,
A ce propos, un dernier détour sur les routes du plaisir
Aller découvrir l’amour et vivre ce qu’il me reste de désir
Explorer tout ce qui est interdit, assouvir tous mes fantasmes
Plus de retenue, vivre chaque seconde comme un orgasme
Sans limite, aller encore plus loin dans la débauche
Un peu plus haut dans ce texte j’en avais déjà fait l’ébauche
Le temps a passé il va être temps de rejoindre Lucifer
Qu’il vienne me chercher, ça je ne vais pas me laisser faire
Le créateur m’appelle a ses côtés, je vais attendre le jugement du purgatoire
J’ai bien vécu, alors peu importe que j’aille au paradis, en enfer, qu’on oublie ma mémoire
Dans la vraie vie, on ne saura jamais quand nous prendra le temps
Je rappellerai juste une philosophie oubliée, de nos sages d’antan
Apprends comment si tu devais vivre mille ans
Mais vis comme si tu devais mourir maintenant

 

SIX MOIS A VIVRE (22.11.2019)

11. L’enfer des TCA

A ce moment-là, c’est bien le texte le plus difficile à accoucher, mais le bébé doit sortir maintenant, le terme est dépassé depuis longtemps.

J’avais espéré être capable d’abord le sujet un an plus tôt, une promesse que je m’étais faite le 25 août 2019, jour de mes 34 ans, où, si j’avais gagné, j’aurais parlé de mon expérience…

Quel regret… Le bon moment c’est toujours maintenant… Ah si j’avais été capable de m’en libérer ce jour-là… Marion ne serait elle pas plus facilement venue me parler de ses problèmes ? Peu importe, les si ne changent pas le monde réel ! Nos actions si ! Alors j’en parle, pour moi d’abord, pour me libérer de ce fardeau, de ce boulet trop lourd désormais à porter pour moi, et puis l’armure a sauté…

J’ai besoin de me sentir libre aussi, j’ai besoin d’être moi-même. Si je dois être attaqué, autant que ce soit pour ce que je suis. Voilà ma blessure, vous la voyez, vous la connaissez et je l’assume.

Beaucoup viendront me parler de leurs soucis du même ordre. Ça ne mettra pas un terme aux miens, mais ça aidera à changer ma façon de les percevoir.

J’ai souvent des phases qui pourrait se partager dans le Gorafi
Mais en vrai comprends que mes textes sont mon autobiographie
Là encore je m’apprête à parler de Vincent
De cette histoire qui dure depuis environ vingt ans
Prit racine au siècle dernier, on payait alors en francs
A l’échelle de ma vie, ça en représente 60%

On va parler de ce qu’on appelle troubles du comportement alimentaire
Changement de silhouette, quelques roubles pour le compartiment vestimentaire
Je l’annonce un peu brutalement, désolé si je jette un froid
C’est vrai qu’à 20-30 kilos près, ben j’ai toujours fait le même poids
D’un adolescent bouboule qui décide de devenir athlète
Quelques mois sur la bonne voie avant de s’y casser la tête

De grignotages gargantuesques, où je me suis empiffré de calories
Trop intenses et trop nombreux pour espérer monter de catégorie
Puis parfois des petites périodes à faire la limace, à se nourrir de feuilles de salade
Les deux extrêmes et dans les deux cas, ce qu’il faut pour se rendre malade
Un problème devenu complexe qui m’a rendu associable
Une torture émotionnelle que de partager un moment à table

Ça contribuera à des blessures plus graves, à y laisser ma colonne vertébrale
Comme un témoin des plus belles années, envolées comme le vent par rafales

Il y a quelques années, ça m’a envoyé à deux doigts du cimetière
Et bien en place dans ma poitrine, j’ai érigé un cœur de pierre
J’en garde une plaie ouverte dans mon âme que je voile pudiquement
Une belle cicatrice à l’avant-bras, que maintenant j’exhibe fièrement
Elle montre de la force dans la faiblesse, peut-être celle d’être un survivant
De m’être toujours relevé dans l’échec, d’être allé et d’aller toujours de l’avant

De ces milliers de kilomètres fait uniquement pour compenser,
Lutter contre mes excès, un besoin plus vital que ce qu’on pensait
Des tonnes de fonte et de sueur pour garder une carrure athlétique
J’ai développé une autre addiction, je suis devenu bigorexique
Mon poids, encore aujourd’hui, je ne peux pas dire que je m’en balance
Mais peu importe les chiffres ou le miroir, je sais qu’il faut que j’avance

J’ai été fort trop longtemps maintenant faut vraiment que je le sois
Bien entendu, ils sont si peu dans la confidence, et cela va de soi
Je crois qu’on peut dire que c’est ce qui nous avait fait nous rapprocher
Ensemble dans la lutte, on trouvait quelqu’un sur qui se raccrocher

À chaque fois que je repousse le moment d’en parler, je m’apostrophe
Si j’avais eu le courage plus tôt, j’aurais pu éviter quelques catastrophes
Si j’avais eu la force d’en parler j’aurais peut-être pu changer l’histoire
Peut-être que ma petite sœur, tu n’aurais pas eu tous ces déboires

Maintenant je me dois d’en parler, pas franchement que j’en ai envie
Mais peut-être qu’avec mes mots je contribuerai à sauver une vie

Petit message à tous ceux dans la souffrance
Je crois bien que nos vies méritent mieux que nos silences
Parce que je peux témoigner maintenant serein d’avoir eu envie de mourir
Symbolique qu’à mon écoute, j’espère pouvoir t’offrir de quoi te nourrir
Même dans la souffrance, quelque part mon cœur n’a jamais cessé de sourire
Ma porte ne sera jamais fermée à tous ceux qui ont envie de s’ouvrir
Passe à la maison, tu trouveras du thé chaud et mon oreille écoute attentivement
Ainsi qu’une main posée sur ton épaule ou ton avant-bras et un regard sans jugement

J’ai passé deux décennies à rester la tête dans le sable
Il a fallu un éclair dans mon ciel ; devenu mentalement infranchissable
Maintenant je suis prêt à affronter toutes les critiques sur mon vécu
Je t’invite à le faire ; anti fragile je me renforce quand on me tape dessus
J’étais prêt, je ne le savais pas, mais maintenant j’en suis sûr
Enfin convaincu que je laisse derrière moi les années les plus dures

J’avais fait de la souffrance ma meilleure amie, pour lutter contre la solitude
Mais en réalité j’ai fait fausse route, la souffrance n’a pas de sollicitude
Aujourd’hui je viens violer ma pudeur pour moi, pour toi, et pour le monde
Que tu souffres d’une silhouette normale, fragile ou un peu plus ronde
Beaucoup de regards vont changer d’avoir jeté ça comme une bombe
Peut-être que ce sera bien plus utile que de l’amener au fond de ma tombe
Elle m’a donné mal au ventre, mal au cœur et mal au corps
Elle m’a donné mal hier, me donne et me donnera mal encore
Maintenant vous savez combien je me suis construit dans la souffrance
Je trace mon chemin, demain j’espère faire preuve de résilience

42. L’ENFER DES TCA (02/10/2019)

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