Dans le peloton

Dans le peloton, ce long serpent multicolore
Qui sur les routes de France et d’ailleurs fait le décor
Dans le peloton il y a une vie fascinante, un vrai monde à part entière
Comme tout univers, il a ses règles, il a ses codes, il a son atmosphère
Du vent à dompter, des adversaires à affronter et des routes à gravir
Ce petit monde parfois méconnu que je vous invite à découvrir
J’aime le souffle du vent dans le peloton
Pas celui de face, qui favorise les ratons
J’aime quand le vent a envie de jouer,
Qu’il nous prend de côté
Qu’il met de la tension dans le paquet,
Et qu’ça s’met à frotter
J’aime le dessin que font les éventails
Quand c’est le peloton que les vents taillent
Que les groupes se ventilent, qu’il y a la grosse bataille
Quand les puissants montrent les muscles, qu’ils défouraillent
J’aime cette phase d’action sauf si je suis dans la bordure
Où il faut aller au bord de ses limites et espérer que ce bord dure
Là où il faut bien se placer ça chahute pour pas prendre de cassure
Là où quand embrayent les flahutes, ça casse, sûr
Quand se rapproche l’arrivée, il règne dans le peloton une certaine agitation
Les équipes de sprinters préparent le terrain et entre en action
À grande vitesse il mène le train et gare à l’entrée en station
Ca charbonne dur, on contrôle qu’aucun voyageur ne puisse s’extraire du wagon
À la flamme rouge, on est à toute vapeur, il faut mettre son sprinter sur les rails du succès
Les lanceurs sont des locomotives qui mettent de l’entrain et parfois à l’excès
Faut dire que les sprinters sont des passagers agités, comme sur des strapontins
Les seigneurs de la vitesse jouent des coudes et du casque comme des diablotins
Aux 200 mètres, les gladiateurs sont maintenant en prise au cœur de l’arène
Un combat viril, garder sa place une fois qu’on a pris les rênes
À ce jeu-là, on retrouve les grosses cuisses à l’avant du paquet
À puissance maximale, les watts hurlent sur le grand braquet
On y retrouve souvent les pistards, les princes du parquet
La rage se lit sur les visages qui crie la violence d’un effort au taquet
L’œil est celui du tigre, déterminé, regard rivé sur la blanche ligne
On jette le vélo, un dernier souffle, un ultime coup de rein et des adversaires qu’on aligne
Sitôt le Rubicon franchi, le sprinter clamera sa hargne contre son guidon ou le poing rageur
Des fois l’attente craintive de la photo, ce centimètre qui sépare la désillusion de la joie du vainqueur
Et puis il y a ces étapes où la troupe s’écarte des plaines
La plénitude des grands espaces, les alpages comme scène
Le peloton va se casser les pattes sur des terrains escarpés
Et déjà nos sprinteurs deviennent des buffles à l’arrière du paquet
Autre territoire, contraste avec l’aisance de ces chamois, vrais acrobates des cimes
Le mollet fin, la joue creusée, ils viennent virevolter quand le peloton se décime
Une silhouette légère, l’air dansant quand la pente se redresse, que la foule se transcende
Elle ne s’y trompe pas, c’est ici que le cyclisme a apposé ses lettres de noblesse, là où s’est écrit sa légende
Vaincre l’adversité, vaincre la pente, vaincre le manque d’oxygène
Conquistadores des temps modernes, vainqueur jusqu’au bout des gènes
Et le combat se prolonge, c’est maintenant l’autre versant qu’il faut dévaler
Plongé dans l’adret, plein d’adrénaline, les bornes à pleine vitesse sont avalées
Virtuose des trajectoires, dans les épingles comme dans les larges courbes
À tombeau ouvert et au bord du précipice, négocier les dangers, les virages fourbes
Pour pouvoir triompher et savourer en solitaire la gagne
Il est venu, il a combattu, il a vaincu la montagne
La vie dans le peloton c’est encore bien d’autres aventures
C’est affronter les chutes, être capable de se relever de ses blessures
C’est affronté les chemins de pierre, les monts et même les pavés
Lutter contre la terre mais aussi contre le ciel quand les éléments il faut braver
La chaleur, le froid, la pluie, la grêle, la nature aussi peut nous en faire baver
Une lutte permanente, seuls les braves pourront dans l’histoire avoir leurs noms gravés
Lutter aussi contre soi-même contre ses faiblesses et ses moments de doute
Toutes ses raisons qui font que dans le peloton, on nous appelle forçats de la route

 

« Dans le peloton » (27.08.2019)

Cœur de sportive

Nous sommes tout juste un mois avant le 20 septembre, je sais qu’il y a un problème avec ton équipe et ton manager mais je n’en ai évidemment pas pris la pleine mesure.
Je pense à toi en écrivant les lignes de ce texte mais je pense d’abord à Chloë, qui vient de passer quelques jours chez moi pour les championnats de France, qui s’est de nouveau confiée à nous sur sa mauvaise expérience belge…
Un message de soutien pour elle, pour toi, pour toutes les sportives qui doivent faire face à tant de défis… je ne savais pas que je collais autant à ton histoire…

Déjà toute jeune, je ne tenais pas en place, fillette pleine d’énergie
Plutôt du genre à aller au gymnase qu’à jouer avec Barbie
Oui l’image est un peu clichée mais peu importe j’avais déjà le sport dans le sang
Les années ont passé, la gamine est devenue femme mais vit le sport à 100%
De l’extérieur tout paraît beau, facile, l’image est attractive
Mais chaque décor a son envers, voilà ce qu’il en est d’avoir un cœur de sportive

J’évolue à haut niveau mais professionnelle ce serait beaucoup dire
Les gains ne sont pas à la hauteur des performances, suffisent pas à assurer l’avenir
Ni footballeuse, ni tenniswoman, je suscite peu d’intérêt médiatique
Je ne recherche pas la gloire mais j’aimerais exister en dehors des jeux olympiques
Deuxième échelon mondial, rarement sur les podiums mais une carrière plus qu’honnête
Mais sacrifice et engagements ne paient pas les factures, ne remboursent pas les dettes
Je ne me plains pas, me battre contre les difficultés c’est aussi ce qui me motive
Ce combat quotidien c’est ce qui me donne mon cœur de sportive

Pas facile donc sur le plan financier j’ai du mal à boucler les fins de mois
Je dois cumuler le sport avec un job alimentaire, vie à double emploi
Composer à mon patron, négocier mes horaires, mes jours d’absence
Venir travailler au retour des compets, après mes entraînements et vivre sans vacances
Rattraper mes heures à la saison creuse, idem aussi si je suis des études
Étudiante ou/et active, c’est la même galère, parfois la même lassitude
Car parfois je me demande si ça vaut le coup, toujours se battre, être active
Mais très vite ma passion reprend le dessus, c’est ça d’avoir un cœur de sportive

Pas facile des fois avec mon entraîneur qui aimerait que je puisse en faire plus
On est sans cesse à composer, à rechercher plans B et astuces
Il doit aussi parfois gérer mes caprices et mes sautes d’humeur
Mes périodes de doute, mes périodes et mes doutes de coeur
Heureusement il croit en moi et m’aide à devenir une meilleure athlète
Il est là aussi pour mon mental, un soutien quand ma tête n’est pas à la fête
Il sait avoir les mots qui réconfortent comme ceux qui m’invectivent
Car c’est à la fois dans la tête et le corps que j’ai un cœur de sportive

Pas facile avec mon manager qui me demande d’être présente sans me donner un centime
Sans compter qu’il est des fois indélicat ou parfois un peu trop intime
Pas facile avec le public ou certains médias, quand y a des fois un peu d’abus
Où la mysoginie règne, où les performances sont mises en retrait de nos attributs
C’est vrai qu’on est des fois vexées du manque de reconnaissance
Un peu de jalousie aussi par rapport au sport masculin qui vit avec plus d’aisance
Pas facile des fois avec nos propres coéquipières, nos paroles tranchantes comme des incisives
On se crêpe le chignon, fait dire qu’on a le caractère qui va avec notre cœur de sportive

Mais le plus dur à gérer c’est parfois avec ceux qui nous sont les plus proches
S’ils sont les premiers à nous soutenir, c’est aussi d’eux d’où viennent les reproches
On a beau être au XXIè siècle, les vieilles mentalités ont parfois la vie dure
Quand la pression sociale remet en cause nos choix, voudrait nous imposer un futur
Les choses ont évolué, quand on pense qu’il y a cinquante ans, on pouvait pas courir le marathon
Mais quand j’entends mariage, horloge biologique ou femme au foyer, je rêve parfois d’être un garçon
Mais je continue d’avancer, pour changer les pensées, être une pionnière
Quand je vois ce qui se passe encore dans certains pays je me dois d’être une guerrière
Un engagement et une détermination de tous les jours, comprends que je puisse être excessive
Un corps, un mental et de la détermination, petit bout de femme et vraie cœur de sportive

Massage

Plus qu’un métier, une invitation dans un autre monde.

Bienvenue, entre dans mon petit monde, viens en découvrir le paysage
Derrière le seuil de la porte, c’est l’univers d’un doux voyage
Bienvenue, mais avant d’entrer je t’invite à laisser tes complexes
Et à t’imaginer si détendu que tu en inhiberas tes réflexes
Ce monde est d’abord une question d’atmosphère
L’essence même d’aller explorer les sens et les laisser faire
Une lumière tamisée comme à l’aube du jour et de la nuit
Un mélange subtil entre éclairage naturel et quelques bougies
Des senteurs douces et fruitées qui viendront t’effleurer le zen
Fleurs d’oranger ou autres huiles essentielles, qu’est ce qui te rend le plus zen ?
On oubliera pas d’envoûter aussi tes oreilles
Sauf si tu préfères le bruit du silence
Un ruisseau qui coule ou le vol des abeilles
Les oiseaux qui chantent ou le vent qui danse
Je t’inviterai à respirer en conscience et à faire le vide en toi
D’être bienveillant et d’accueillir la paix et le calme sous ton toit
De me dire ce que tu attends un moment, si c’est un peu de calme
Ou faire taire ces tensions qui en ton corps provoque le vacarme
Si on ira chercher le bien-être et la détente
Ou plus combatif à l’égard de ces points qui dansent et chantent
Entre les deux, pas tant de différence j’irai faire de parcimonie
Histoire qu’ensemble on remette le tout en parfaite harmonie
C’est le moment maintenant de procéder au décollage
Bienvenue sur cette petite île qu’on nomme table de massage
Ce lieu où toutes les tensions s’emportent
Ce moment où toute l’attention se porte
Tu peux être le lieu de toutes les confidences
Tu peux être ce moment de paix où même les conflits dansent
Sur ce doux duvet bien chaud, le voyage à déjà commencé
Mes mains se posent sur ton corps pour commencer à danser
Des effleurages sans pression, juste pour prendre le contact
J’écoute et le ressens la réaction de ton corps, savoir faire preuve de tact
Vient alors la sensation de l’huile chaude sur ton corps en plein relâchement
Et mes mains pleines sur ta peau pour un grand enveloppement
Tu es bercé comme sur l’océan par mes mains qui ondulent sur ta peau
Comme des vagues qui viennent la lisser, je surfe sur ton dos
Les manœuvres vont perdre en vitesse mais gagner en pression
Car ce n’est pas une routine il est important de varier l’intention
Mes mains sont les outils, de la paume de la main à la pulpe des doigts
Ton corps devient jardin que je cultive avec soin comme de la soie
Prends conscience de ton corps, son maillage, ses mystères
De ses racines qui te font sentir comme ancré dans la terre
De son poids qui s’envole et te fait te sentir léger comme l’air
Un petit soupir, nous sommes sur la même piste de cette tension que je flaire
Je crois que c’est un petit point gâchette
Et qu’il serait peut-être sage qu’on le dessoude
Je sais qu’il est là depuis longtemps en cachette
Mais il ne sait pas encore que j’en ai sous le coude
Le corps vit et souffre parfois c’est normal, le nier serait se tromper
Un instant de douleur pour que celle-ci vienne s’estomper
Et la valse va se poursuivre, le corps devient une piste de danse
Ces masses qui bougent, libres, entre mes mains, elles se balancent
Après le voyage je t’invite à la prolonger, qu’elle devienne sans temps
Qu’elle perdure, que tu sois à l’écoute de ton corps cela s’entend
Mes mains vont pouvoir quitter ce corps, tu vas pouvoir en retrouver la pleine possession
J’espère que tu as aimé autant le voyage que la destination
Et que tu auras envie de vite revenir faire un passage
Dans mon petit monde qu’est celui du massage

 

Le massage (12.08.2019)

Nomade

Ma petite période « roots » de la semaine vient tout juste de commencer.
Après la semaine cantalienne, un road trip à travers les Alpes, dans ma petite camionnette, la nuit dernière, j’ai dormi à la belle étoile, sur les rives du lac de Serre Ponçon.
En ce lundi, il fait un temps automnal, froid, pluvieux. Je me pose à Uvernet, un endroit familier. J’irai grimper le col de la Cayolle dans l’après-midi ; en amont et en aval de ce moment, je compose les textes que j’ai commencé à gratter les dix derniers jours.
Ce lieu que je connais depuis des années, dans lequel je me sens bien, est le lieu idéal pour s’imaginer mon avenir, pour le rêver…
Cette vie un peu différente n’est qu’un fantasme brumeux de moment de déprime, il est temps de le coucher sur feuille, de le projeter, de lui donner les prémices d’une existence.
Il sort de son statut de rêve pour devenir un projet. Il n’est pas question de dire « Adieu Paris », de sortir d’un monde, non il s’agit d’en construire le mien.
Quel est mon projet de vie ? Qu’ai-je envie de faire ? Qu’ai-je envie de vivre ?
Une vraie invitation à moi-même à y réfléchir pour m’y projeter.

Petite projection du futur
Je me détourne des parisiens, du métro
Je pars à l’aventure
Je laisse ma vie de citadin dans le rétro
Pour un voyage sans ticket, ni plan défini
Juste un couteau, un briquet et des rêves à l’infini
Car ma tête ne rêvait que de partir en balade
Comme mon cœur ne battait qu’à l’idée de vivre en nomade
Alors je pars sans regrets car je m’en sens mûr
Le rêve est mon engrais, il fait grandir ma nature
Et très vite, mon cœur se sent plus léger loin de chez lui
Et lentement mes pensées s’envolent plus loin chaque nuit
Et je me sens le cœur plus libre quand je suis loin de chez moi
Quand vivre au jour le jour met mes sens en émoi
Le cœur volatile car mon essence est d’être en balade
Le ciel comme toit, depuis cette nuit je vis comme un nomade
Je suis plus fort depuis que je suis en paix avec mes démons, vie formidiable
Retour aux racines, simple, basique mais loin l’idée d’être marg’minable
Les poings devant, la rage aux dents, à ma vie d’avant j’ai mis un point final
J’héberge les bases d’une vie un peu folle, je me sens barginal
Simplicité et minimalisme, de l’originalité mais rien d’orginal
La liberté en récompense c’est loin d’être un gain marginal
Comme une façon d’embrasser l’envie
Comme une action d’enlacer la vie
On peut voir cela comme une retraite,
Mais loin de moi l’idée de buller
Car depuis ma première carrière faite,
Mes envies ne font que pululer
Je vis au jour le jour mais je n’en ai pas moins de projets
J’en ai encore bien des tours et vous en faites l’objet
Un peu à l’écart, je vis une existence solitaire
Loin d’être égoïste car j’aime me sentir solidaire
Plus que jamais mes projets mettent l’humain au centre
C’est peut être qu’après tout j’ai ça dans le ventre
Entre rien et tout, j’aime à cultiver l’idée d’ambiguïté
Loin et près, j’aurais rêvé d’avoir le don d’ubiquité
Je pars sur les chemins, je crois que c’est à ça que je suis formé
J’ai cultivé ma rage le long des routes, normal que je sois borné
Je pars à la conquête d’une vie qui me ressemble
Mes idées sont les pièces d’un puzzle que j’assemble
Une vie pleine mais sans stress
Prendre le temps d’aller vite, que la vie me prenne pas de vitesse
Une vie forte mais sans engagement
L’assurance que je donne le meilleur, tu l’auras oui mais sans serment
Une vie où je suis moi même et sincèrement
Une vie à me perdre, oui mais sans errement
Car comme j’ai pas choisi de naître, je choisirai pas de mourir
Je vais bien au delà de mon paraître, mon être pour me nourrir
De vallée en vallée, au fil des rivières je suis en balade
Quand le cœur et l’âme à l’unisson sont nomades
Un vélo, un camping car que je pose là où j’ai envie d’explorer
Des ambiances et des paysages qu’au premier regard j’ai pu adorer
Sans doute car il y a du soleil, de la montagne et des forêts
Le type d’atmosphère où je plais à m’imaginer une retraite dorée
Une vie sur les hauteurs car j’aime la zen altitude
De la nouveauté mais quelques repères car j’ai mes vieilles habitudes
Mon endroit rêvé je l’imagine une petite cabane, un petit chalet loin des regards
En haut d’une colline, arrosé de soleil du matin au soir car j’aime vivre tôt et tard
Une terrasse et une vue sur les montagnes, un petit nid d’aigle
Et puis un chêne pour la sieste, vie méridionale c’est une règle
Un hublot pour les rares jours de pluie
Un stylo et mon cahier pour les quelques jours d’ennui
On oubliera télévision et téléphone, ce qui rapproche de ce qu’ils appellent civilisation
J’y préfère une salle pour l’entretien du corps et pour la méditation
Des fleurs pour regarder le butinement des abeilles et le vol des papillons
Le minimum de ce qu’on peut rêver et pas des objets par millions
Et puis cultiver la terre, avoir mon petit potager
Se cultiver l’esprit aussi, avoir un petit pote âgé
De ceux qui enseignent la valeur d’être jeune par leur vieillesse
De ceux qui savent que ça ne sert à rien de vouloir prendre la vie de vitesse
Car le temps passe et je me plais à imaginer cet avenir plus lointain
Bien sûr ce n’est qu’une image un dessein de ce que j’aimerais que soit mon destin
Mais ce soir pour sûr j’irai faire au bord de l’eau une petite balade
Car c’est ainsi mon cœur et mon âme sont bien nomades.

Le caca du matin

Comme je viens de me vider le bide avec « Addictions », je me le vide autrement avec ce texte…

Plus sérieusement, comme 2 semaines plus tôt avec en parallèle « Autopsy » et « Alcoolique anonyme », j’ai besoin, en même temps que j’écris un texte « lourd », d’avoir des écrits plus légers.

Sur ces moments d’écriture, j’ai 2 cahiers, une ligne vient sur la droite et mon texte dur, la suivante vient sur la gauche sur mon thème loufoque. Je ne saurais l’expliquer, peut-être ai-je encore du mal à assumer ce type d’écrit ?

En tous cas, je me fais rire moi-même et c’est aussi une bonne thérapie !

 

Bien dormi ?
Oui je me sens bien mais je serais bien resté dans mon antre
Je me suis mis debout et je ressens un petit quelque chose au ventre
Je crois qu’hier j’ai fait une petite boulette et je ne suis pas relax
Je regrette déjà d’avoir confondu ma tisane avec un sachet de Dulcolax
Je sens que je vais bientôt accoucher j’ai les boyaux qui flanchent
Une seule question m’anime, vais-je tenir, ma croupe sera-t-elle bien étanche ?

Car au moment où souffle le vent, où je lâche une Louise,

Ultime instant où on est au bord d’être au bord de la mouise
On dit qu’il y a rien de plus fort que l’amour mais là il a de la concurrence pour la 1ere place
L’envie de couler un bronze s’est éprise de moi, elle me sert entre ses serres comme un rapace
Le cake est bien chaud, prêt à être sorti du four et démoulé
Cette envie est plus forte que moi, inutile de résister, inutile de la refouler

Là en fait je ne me sens pas serein
Je sens que lui aussi se réveille, le caca du matin

Quand tu te dandines avec la même grâce qu’une autruche sur une patinoire
Quand tu marches avec la même assurance que ta première en talons hauts sur le trottoir
Quand tu serres les fesses si fort qu’on pourrait pas enfiler un suppositoire
Là on arrive vraiment au moment où il est grand temps d’aller libérer mes émonctoires
Il est temps d’aller poser ma pêche, oh fruit mûr de mes entrailles
Vite un endroit où poser mon séant, vite que je défouraille.
Je tape du pied, je fais les 100 pas, en recherche d’un endroit, d’un buisson, d’une clairière
Je pousse un ouf de soulagement quand j’entends enfin les toilettes qui se libèrent
Ce moment pathétique où je descends mon futal sur les chevilles
Mais attention à l’accident, il n’est pas encore temps d’enlever la goupille
Ah ce caca qui pourrait pourrir en couche
Dans la nature, il ira bien nourrir les mouches

En cet instant je ne fais vraiment pas le malin
Il arrive et il pousse le caca du matin

C’est maintenant parti pour la bataille, le général étron au commandement
Au son de la trompette il invite ses petits soldats au rassemblement
Sur la cuvette, le général étron est comme chez lui, il connaît sa zone
Il domine et mène la baguette quand il est sur le trône
Au son du clairon il sonne la charge et le barrage d’artillerie
Un déluge de feu s’abat alors du ciel, le tonnerre gronde, une vraie boucherie
Raisonnent de lourdes déflagrations, quand les toilettes deviennent une zone de guerre
Et ce petit lagon aux eaux bleutées est maintenant un cimetière à ciel ouvert
Un combat court et intense, un soupir, le silence, il ne flotte plus qu’une odeur de mort
J’ai une pensée pour tous ces combattants tombés au champ d’honneur, triste sort

Mais ouf je suis enfin sorti de ce pétrin
Il est parti le caca du matin

Après le combat et cet instant de recueillement c’est l’heure de l’armistice
C’est l’heure de la paix, il faut nettoyer le champ d’honneur, se torcher l’orifice
À la maison tout va bien mais pris au dépourvu, on voit vite si tu es amateur ou professionnel
L’amateur est venu les mains dans les poches, le pro a toujours son rouleau de Moltonel
Dans le premier cas n’importe quoi fera l’affaire mais y aura des traces sur le slip
Au moins le soir venu tu pourras dire fièrement que tu en avais dans les tripes

Car, s’il est normal d’être au bout du rouleau quand on est pâtissier

Autant, bien, c’est vraiment la merde, quand on est parti chier.
Et si dans l’histoire tu ne peux pas montrer patte blanche
Sois prudent au moment fatidique de remonter ton pantalon sur les hanches.
Un dernier point avant de quitter le petit endroit et de filer discrètement dehors
Pense à tes frères, prends soin de ne pas laisser de sous-marin au fond du port

Car on se rappelle que le crime parfait n’a pas de sang sur les mains
Tu seras maintenant prudent car il reviendra le caca du matin
C’est ainsi il est un rituel immuable de notre quotidien
Et oui il reviendra dès demain, le caca du matin

Mais maintenant que je me suis vidé il est temps d’aller faire le plein
Je vous laisse c’est l’heure d’aller prendre mon kawa du matin

 

LE CACA DU MATIN (05/08/2019)

 

Addictions

Petit à petit les barrières se brisent, la libération se rapproche.

 Sur ce texte, je viens à parler pour la première fois des troubles du comportement alimentaire, de la bigorexie aussi.

 Bien sûr on devine que mon problème principal est celui de cette addiction au sport.
C’est un deuxième pas, après le texte « alcoolique anonyme », je pense à ce moment-là que franchir le pas de dire « Moi, Vincent, j’ai des troubles du comportement alimentaire » me paraît encore trop haut, mais les 2 prochains mois allaient me donner marche par marche le courage d’arriver à cette étape…

 

 

J’ai pas encore la trentaine, milieu aisé, déjà cadre supérieur
De grosses semaines, week-ends de folie, je vis à cent à l’heure
J’ai besoin de me détendre et en même temps tenir la cadence
J’enchaîne les soirées et on a commencé à me proposer des substances
Ma première expérience c’était lors d’une soirée à Ibiza
J’ignorais que c’est pour le cauchemar que je prenais un visa
Au départ c’était pour le fun mais je suis vite devenu accro à la cocaïne
Je passe mes soirées la tête dans les nuages, le nez dans la farine
La poudre blanche a commencé à me faire vivre des heures noires
Le regard rouge qui flanche quand je me regarde dans le miroir
Mes collègues et mes amis ont remarqué que j’étais plus le même
Que le travail baissait en qualité, que mon attitude posait problème.
Mon espérance de vie diminuait plus vite que les jours après l’équinoxe
A l’automne de ma vie, heureusement mes amis m’ont mis en cure de désintoxe
Aujourd’hui je suis un drogué qui s’en est à peu près sorti mais je traîne ma peine
Mon corps n’oubliera jamais ce que je lui ai mis dans les veines

 

Mon addiction m’a mené sur la mauvaise route, là où la pente est sévère
Elle m’a mené dans une impasse nommée descente aux enfers
Je suis victime de mes pulsions et je m’en sens coupable
Je tourne en rond dans un cercle vicieux, je suis devenu vulnérable
Mon addiction m’a pris m’a détruit le corps et la santé
Et j’ai eu de la chance de rencontrer ceux qui font que ma vie continue à chanter

 

Je suis une jeune lycéenne un peu timide mal dans sa peau
Je souffre de me sentir différente des autres, de pas être moi-même, comme un mal d’ado
Je rêve d’être comme ces mannequins que je vois dans les magazines
Mais je me trouve trop grosse, cette silhouette faut que je l’affine
Je commence à réduire mes rations et à sauter des repas
Je commence à me cacher pour manger je veux plus qu’on me voit
Peu à peu je m’isole et je commence à sentir chaque bouchée comme un crime
Mais le pire est à venir quand je commence à plus tenir mon régime
Je n’accepte plus mon poids sur ma balance ni mon reflet dans la glace
Je ne mangeais plus rien maintenant je m’empiffre de pizza, de sucre, de glaces
Pour préserver les apparences, je me fais vomir après les crises
Je me détruis l’estomac et c’est tout mon système que je fragilise
Mon insuline joue aux montagnes russes, mon pancréas ne sait pas sur quel pied danser
Plus aucun plaisir à manger, mon poids et ma silhouette obsèdent mes pensées
Je détruis mon corps que je rêvais celui d’une top model
Hier j’avais en tête de sauter et oublier que je n’avais pas d’ailes
Heureusement j’ai rencontré quelqu’un, mon confident, mon ange gardien
Aujourd’hui il m’aide à me reconstruire, toujours à me tenir la main
Anorexique devenu boulimique, je vais mieux mais j’ai toujours honte de mon corps
Des vergetures comme séquelles, un retour à l’équilibre qui demande tant d’efforts

 

Mon addiction m’a mené sur la mauvaise route, là où la pente est sévère
Elle m’a mené dans une impasse nommée descente aux enfers
Je suis victime de mes pulsions et je m’en sens coupable
Je tourne en rond dans un cercle vicieux, je suis devenu vulnérable
Mon addiction m’a pris mon estime de moi
Et j’ai eu de la chance de rencontrer ceux qui m’ont redonné la foi

 

Je suis cette étudiant en 1er année universitaire, studio étudiant, j’ai enfin ma liberté
Mon ordinateur est ma raison de vivre, et ça depuis bien avant la puberté
Je développe, je programme, je joue, je suis ce qu’on appelle communément un geek
Et depuis cette rentrée, c’est devenu ma seule occupation, un déclic pour les clics
Je ne sors plus et je passe les 3/4 de ma journée à jouer je m’éloigne du monde réel
Je suis devenu un expert, j’ai des tas d’amis et je suis un killer, mais dans un monde virtuel
En vrai j’ai la face plus blanche que l’aspirine depuis que j’ai oublié ce qu’est le soleil
J’ai des cernes profondes comme le grand canyon depuis que je connais plus le sommeil
Niveau hygiène j’ai revu toutes les exigences à la baisse je vis dans l’insalubrité
À passer mon temps sur la toile, je ne vois pas que je vis au milieu des toiles d’araignée
Dans l’appart s’entassent les boîtes de pizza et les canettes
Un seau pour les besoins car je prends plus le temps d’aller aux toilettes
Je me suis coupé du monde mais heureusement mes parents s’en sont inquiétés
Ils m’ont coupé les crédits, jeté l’ordi, je suis devenu hystérique mais je les remercie en vérité
Merci à eux d’avoir vu qu’il y avait vraiment quelque chose qui clochait
Aujourd’hui je suis un geek en HP et je parle pas de l’ordi, oui c’est vraiment dur de décrocher

 

Mon addiction m’a mené sur la mauvaise route, là où la pente est sévère
Elle m’a mené dans une impasse nommée descente aux enfers
Je suis victime de mes pulsions et je m’en sens coupable
Je tourne en rond dans un cercle vicieux, je suis devenu vulnérable

Mon addiction a détruit ma vie sociale et mes repères
Et j’ai eu de la chance de rencontrer ceux qui m’ont remis les pieds sur terre

 

Je suis ce sportif accompli depuis longtemps, un modèle d’équilibre
Un corps d’athlète, un esprit sain, une passion qui me fait vivre
J’ai le goût de l’effort et le dépassement de moi comme religion
Toujours la tête haute, le buste fier, jamais une chute de motivation
Cette force est ma plus grande faiblesse et je ne le sais pas encore
Une obsession à toujours vouloir aller plus haut plus loin, à vouloir être plus fort
Des temps à battre, des objectifs à atteindre, je mets au sommet mes idéaux
À l’entraînement je suis celui qui aime faire beaucoup et va finir par en faire trop
Je rallonge et multiplie les séances, supprime les temps de récupération
Toujours à bloc sur les stades, à la piscine ou dans les salles de musculation
Mon corps me trompe, hormones au top, je carbure aux endorphines
Jusqu’à ce que la blessure m’arrête, le doute s’installe sur toutes les lignes
Alors je reprends plus fort pour rattraper le temps perdu, une pulsion maladive
Et je me perds, plus de plaisir ni de repères, je suis devenu un sportif à la dérive
Heureusement je rencontre un entraîneur qui vient éclairer mon chemin
Pas facile de retrouver l’équilibre mais je suis bigorexique qui s’est repris en main

 

Mon addiction m’a mené sur la mauvaise route, là où la pente est sévère
Elle m’a mené dans une impasse nommée descente aux enfers
Je suis victime de mes pulsions et je m’en sens coupable
Je tourne en rond dans un cercle vicieux, je suis devenu vulnérable
Mon addiction a pris ce que j’avais de plus précieux, ma passion
Et j’ai eu de la chance de rencontrer ceux qui m’ont remis dans la bonne direction

 

Je suis ce quinquagénaire chef d’entreprise, qui mène une vie paisible
Un soir des congénères m’invitent à une soirée poker je sais pas encore qu’ils font sauter le fusible
Rapidement j’y prends goût et je commence à jouer sur le net
Mais le virtuel manque d’adrénaline et je commence à fréquenter des cercles pas très nets
Au début ça se passe bien, peu d’enjeux petites sommes et je me débrouille plutôt bien
Je sais pas encore que je suis le petit poisson naïf dans le lac aux requins
Je passe mes soirées dans des bars obscurs avec les fripouilles des tripots
Les salades à ma femme et mes enfants, papa a beaucoup de boulot, papa bluffe c’est du pipeau
Je commence à jouer gros avec de l’argent que j’ai pas, ma chance a tourné
Personne à qui me confier, trop de honte pour parler de mes dettes et pas le temps de me retourner
Les menaces de mes créanciers, ma famille en danger, je ne sais plus quoi faire
Sans solution, moi le toujours discret je vais alimenter la rubrique des faits divers
Un sombre soir où je vais truffer de plomb ma femme et mes filles que j’aimais à en mourir
Je mets le feu à la maison et retourne l’arme contre moi, drame familial comme ils vont dire
Parce que personne n’a rien vu, parce que je n’ai pas eu le courage d’en parler
Trois innocents et un pauvre type ont vu leurs rêves partir en fumée

 

Mon addiction m’a mené sur la mauvaise route, là où la pente est sévère
Elle m’a mené dans une impasse nommée descente aux enfers
Je suis victime de mes pulsions et je m’en sens coupable
Je tourne en rond dans un cercle vicieux, je suis devenu vulnérable
Mon addiction a tout détruit autour de moi, je me suis enfermé dans le mensonge, dans un monde irréel
Et je n’ai pas eu la chance de rencontrer la bonne personne, ça a rendu mon addiction mortelle

 

Les addictions peuvent ne rien paraître, multiples et parfois surprenantes
Que l’entourage ne voit pas ou parfois ne veut pas voir, une vision consternante
De ces blessures souvent invisibles qui sont pour beaucoup un combat quotidien
À ces comportements irrationnels, à ces cicatrices de l’âme, je vous apporte tout mon soutien

 

ADDICTIONS (04/08/2019)

 

14. Les mots

Je prends conscience que l’écriture et que ces mots qui viennent à s’échapper de mon âme, de ma plume, comme une hémorragie sont en train de me changer, de libérer ces poisons émotionnels qui ne demandent qu’à jaillir.

Je prends conscience que ces mots sont libérateurs, qu’ils sont en train doucement de prendre de l’importance… pas encore la vraie importance qu’ils auront dans les jours et les semaines qui viendront.

Pour l’instant, ils me donnent confiance… Ils vont s’avérer salvateurs, pour moi mais aussi pour d’autres…

 

Les mots m’ont transporté et même porté en transe
Puis je vous ai retranscris mes mots en toute transparence
Les mots m’ont fait ouvrir des dictionnaires
Les mots m’ont fait voyager et dépasser les frontières
Les mots m’ont fait explorer les éléments, terre
Puis ciel, terre et eau, c’est élémentaire
Les mots m’ont permis d’enrichir mon vocabulaire
Et j’ai dû les articuler, j’ai aussi développé mes maxillaires
J’ai aussi développé mes mains quand je les ai assemblés comme Légo
Ça m’a permis de grandir et de m’élever l’égo
Ce fin assemblage de lettres qui donnent l’émot.ion
Des mots qu’on murmure, d’autres qu’on chante, des mots sons
Les mots m’ont permis de construire, un vrai petit maçon
Puis aussi de casser quand je suis en mode mots de démolition
Et dans la tête les mots/maux des gens, tant de situations
Même si c’est souvent du vécu, faut quand même une dose d’imagination
Les mots m’ont fait voyager dans le temps, présent, futur, passé
Des mots qui m’ont doublé et d’autres que j’ai dépassés
Les mots m’ont fait réfléchir, mot.eur de recherche
J’ai mis des mots codés, des mots de côté et d’autres qui tendent la perche
J’ai croisé beaucoup de mots et y a des mots que j’ai croisés
Des mots mineurs que j’ai dominés et d’autres qui m’ont toisé
Les mots m’ont cultivé et d’autres m’ont capturé
Y a même des mots, maux qui m’ont torturé
Le type de mots que j’ai maudit
Les mots que j’ai cachés et puis les mots dits
J’ai analysé les mots comme dans un laboratoire
Essayé de trouver l’alchimie, c’est de la chimie l’art oratoire
J’ai exploré des anagrammes et lu le dico des synonymes
J’ai cherché des mots connus et des mots anonymes
J’ai fait le canard avec des simagrées à chercher la bonne rime
J’ai posé des mots bruts puis je les ai taillés à la lime
J’ai trouvé des mots avec lesquels j’ai ri, d’autres qui m’ont mis l’humeur maligne
J’ai rencontré des mots durs, ceux qui mettent le poing à la ligne
Des mots ridicules avec lesquels on rit de mes posts
Et aussi des mots tranchants qui font office de riposte
J’ai même essayé d’avoir des mots moralistes
Mais je n’ai pas aimé l’idée alors motus je les ai rayés de ma liste
Des mots sobres, des mots discrets, la modestie née
Et des mots orientés, des mots destinés
Des mots nouveaux, des mots anciens et des mots démodés
Des mots violents et aussi des mots modérés
Je dois le confesser, j’ai écrit des mots débiles
Puis des mots qui marquent quand j’ai fessé des cons de mots indélébiles
Parfois j’ai écrit des mots d’amour,
Des mots avec lesquels j’ai fait la cour
Des mots que j’ai décuplés avec lesquels j’ai fait de beaux dis.x.cours
Des mots longs et aussi des mots courts
Des mots anodins et des mots clés
Des beaux mots comme des mots laids
Des mots dansants qui font de beaux ballets
Et des mots cadeaux que j’ai pris soin d’emballer
Des mots à l’endroit et des mots en verlan
Des mots rapides et aussi des mots qui font des vers lents
J’ai écrit des mots partisans, des mots politiques
Et des mots à contre-courant, des mots polémiques
Puis toujours à l’esprit, la base, des mots poétiques
Et j’ai butiné des mots mielleux, des mots polléniques
J’ai volé des mots et y a des mots que j’ai fait volés
Des mots que je tenais et qui ont fini par s’envoler
Alors pour ces moments, je dis merci les mots
Pour toutes ces émotions je vous dis merci les mots

LES MOTS (31.07.2019)

09. Petit Oiseau

2 mois plus tard, je me rendrai compte que j’avais déjà écrit le même texte dix ans plus tôt au sujet d’Hellen, enfin le même sens de texte… J’en pleurerai.

2 heures plus tôt, j’échangeais avec Marion qui me demandait avec insistance de l’entraîner, je ne comprenais pas, quelque chose clochait avec elle, depuis une semaine déjà, c’était un appel au secours…

Ce texte pourtant il n’est pas pour quelqu’un en particulier, il est dans mon imaginaire… pourtant il sonnera comme l’intuition d’une connexion.

 

Par un sombre soir d’automne, froid et qui avait oublié d’être sec
Je vis au détour d’une ruelle un triste spectacle qui allait me clouer le bec
Je m’exclamais impoliment, coutumier des noms d’oiseaux
J’en voyais un beau sur le sol et je n’en croyais pas mes naseaux
Je craignais d’arriver trop tard, un petit oiseau était immobile sur le trottoir
Je me portais à son chevet, que lui était-il arrivé si tard ce soir
Quelques sons à l’accent exotique, tu en avais presque cessé de gazouiller
Petit oiseau tombé d’un nid que tu n’avais jamais connu douillet
Tu avais l’air apeuré et l’apparence d’une poule mouillée
Petit oiseau tu avais le corps meurtri et le visage souillé
Incapable de te débattre, la souffrance d’un goéland mazouté
Je lisais dans tes yeux la crainte que je te détourne mon chemin, dégouté
Je t’ai trouvé pas même revêtu d’une feuille de vigne
Petit oiseau l’air brisé sur toutes les lignes
Il faisait un froid de canard et dans mes bras, tu avais la chair de poule
Je te serrais contre moi, te donner ma chaleur et l’espoir que tu roucoules
Je passais le soir à te rassurer, à te faire des points de suture
Je nous laissais l’hiver pour que tu trouves de l’envergure
Je m’en allais de proposer un pacte, te cacher pour ne point mourir
Un nid chaud, les rudiments pour t’en sortir et de quoi te nourrir
Ces mois à te reconstruire, te prendre sous mon aile et effacer les traces
Que mon petit oiseau soit prêt à voler de façon libre et efficace
J’espérais t’avoir fourni la potion, que tu deviennes Astérix
Il ne manquait que l’amour à la potion qui ferait de toi un phœnix
Petit oiseau tu avais connu le chant du cygne tu étais remplumé comme un faisan
Je te croyais à l’abri du danger indigne de ces renards malfaisants
Petit oiseau j’allais te laisser partir, ignorant la menace des chats et des chasseurs
Petit oiseau qui avait comme projet de faire pousser des fleurs
Tu voulus forcer le cadenas verrouillé à l’amour telle une infertile fleur
Et moi impossible même de te chuchoter que tu troublais mon cœur
Petit oiseau ton regard était plus triste que le 1er soir, quand j’ai ouvert la cage
En te redonnant la liberté, j’allais te rendre à l’esclavage
Tu savais que ta route risquait de recroiser celle de ces sauvages
Petit oiseau, aucun de nous ne savait que tu entamais ton dernier voyage
Au printemps tu as repris ton envol, telle une hirondelle
Mais il n’a pas fallu longtemps qu’ils te mettent du plomb dans l’aile
Mon petit oiseau ils t’ont fait descendre et remonter au ciel
Tout ça car je n’ai pas su conjuguer notre union au pluriel
Mon petit oiseau, de toi il ne me reste qu’une plume que je t’ai volée
Celle-là même avec laquelle je t’écris adieu, toi qui t’es à jamais envolé

PETIT OISEAU (30/07/2019)

Dernières volontés

Au départ, Merryl m’envoie un message sur les urnes funéraires, ce texte aura 3 conséquences…

Il incitera davantage Merryl à se livrer sur son envie de mourir, il me fera passer le cap de la peur de la mort, il sera une porte ouverte pour affronter d’autres peurs.

On pourrait voir ça comme mon testament, ou du moins une ébauche
merci d’exhumer le texte une fois que j’aurai passé l’arme à gauche

Quand sera venu l’heure que la faucheuse fasse son œuvre
Que l’horizon funeste m’agrippe comme une pieuvre
Quand on ne parlera plus de moi qu’au passé
Que j’appartiendrai au monde des trépassés
Quand de la vie j’aurai fini de porter le fardeau
Quand mes proches auront comme pensée celle de mon tombeau
Je voudrais qu’on se rappelle de cette dernière demande
Je voudrais que l’on m’offre cette dernière offrande
Inutile de m’offrir quelconque cérémonie
Nul besoin du ton monotone des plus belles symphonies
Nul besoin d’éloge funèbre non plus
Nul besoin de faire le rappel de mon vécu
Si vous souhaitez honorer ma mémoire
RDV plutôt au bar pour quelques coups à boire
Célébrez moi en trinquant pour un dernier verre
Riez aux éclats en vous remémorant mes plus pathétiques vers
Et de grâce moi qui de mon vivant
Malgré avoir été une fripouille, un petit délinquant
N’a jamais connu les prisons et leurs murs étanches
Ne les laissez pas m’enfermer entre 4 planches
Moi qui n’ai jamais aimé être enfermé
je ne veux pas finir sous la terre
Ne m’abandonnez pas, une fois périmé
à l’oubli gisant du fond d’un cimetière
Quel lugubre destin, pour un homme du soleil
D’être condamné à l’ombre, pour un perpétuel sommeil
Nul besoin de pierre tombale comme sépulture
À quoi bon un monument quand on devient pourriture
Et à vrai dire, s’il me reste en cet instant une once de fraîcheur
faites en sorte que dans la poitrine d’un vivant
Continue de battre mon cœur,
continue de vivre quelconque sentiment
Que mon égoïsme me paraîtra lointain
Une fois que plus rien je n’aurai besoin
Donnez tout ce qu’il reste de bon en moi, en mes organes
à ceux que la vie aura rendu nécessiteux
Donnez tout ce qu’il reste de mon patrimoine
jusqu’à la prunelle de mes yeux
Car qu’y a t il de beau et de plus fort
De pouvoir donner la vie alors que l’on soit déjà mort
Quand mes entrailles en seront alors à l’aube
D’être mises en boîte, qu’il n’en restera que la daube
Pourquoi ne point donner ce qu’il reste à la science
Qu’elle puisse découvrir l’origine de la démence
Car pour sûr mon cerveau sera intact vu l’état de mes neurones
Qu’il serve encore avant que sa fumée vienne cramer la couche d’ozone
Car si rien d’autre n’est à entreprendre,
amenez moi au crématorium
un beau feu de cheminée, un petit tas de cendres
Que ma poudre serve de terreau aux géranium
où que dans les montagnes vous alliez me rependre
Mais de ce que je serai le plus reconnaissant
C’est qu’à la vie une énième fois je sois naissant
Qu’on s’offre mutuellement un dernier bonus
Qu’on me couvre d’une enveloppe de bois pour servir d’humus
Vous avez compris que poliment je m’en battais les couilles
de reposer sous une plaque de marbre
J’aimerais plutôt que de ma dépouille
on fasse les racines d’un nouvel arbre
Quelle plus belle empreinte à laisser de sa chair
quel plus beau symbole d’un avenir éternel
Que d’avoir les racines dans la terre
et sa cime élevée en direction du ciel
Pour sûr mon arbre poussera de travers
Et il sera habité de quelques vers
Mais laissez-moi avoir l’espoir d’une vie meilleure, d’une vie pérenne
Laissez-moi l’espoir que d’un gland on puisse faire un chêne
Mon arbre plutôt qu’un endroit sur lequel vous recueillir
Venez y avec un panier, les fruits les y cueillir
J’espère qu’il fourmillera de nids d’oiseaux et de repères d’écureuil
Ça me paraît quand même un plus beau devenir qu’un cercueil
Et quoi de plus normal pour un fumier que de terminer en compost
Que comme écorce un arbre puisse avoir les traits de mon périoste
Vous avez compris, ça ne me plaît pas de finir entre quatre planches
Mais être réincarné en arbre, bien ça, ça me branche

 

« Dernières volontés » (28.07.2019)

 

 

Mes 10 commandements

Même si je le finaliserai six jours plus tard, je pose les bases de ce texte le 18 juillet 2019… Y a-t-il, ce jour-là, une énergie qui se dégage…

Je ne sais pas le drame qui se passe dans la vie de ma meilleure amie ce jour-là.

Pour la première fois, j’écris un texte positif, comme si ce jour-là, inconsciemment, mon destin changeait en même temps que le sien…

Comme si maintenant, incarner la force et le bien devenait ma mission.

Dans mon esprit, ces « commandements » sont, ce jour-là, une vision utopique.
9 semaines plus tard, ce sera une réalité…

C’est un matin comme un autre, je me lève plein de choses à faire
Métro boulot dodo faut bien faire tourner les affaires
J’ai tellement à faire que je sais pas par où commencer
La famille, le chien, la maison, tellement de choses à penser
Je vais essayer de tout réaliser, je me suis levé du pied optimiste
Et pour pas oublier l’essentiel j’ai écrit une to-do list
J’engage ma journée comme une mission,
au sens premier du terme
Je prends une grande inspiration,
et j’entame mon chemin d’un pas ferme
Je regarde ma feuille, je la plie avec soin comme un testament
Je pars en pèlerinage sur la voie de mes 10 commandements

1. A ton prochain tu souriras
C’est un geste simple mais trop souvent je l’oublie
Un visage qui s’éclaire et prend ses plus beaux plis
J’aurai peut-être l’air ridicule et sûrement l’air incompris
Mais un sourire peut agir comme une éclaircie
Il se propage comme une onde,
il est une secousse de joie
Même s’il ne dure qu’une seconde,
il peut redonner la foi
Alors je souris au vieux, à la belle, au clodo ou au fêtard
Je souris aux premières heures et je souris quand il se fait tard
Et j’y mets de la sincérité, je ne fais pas semblant
J’y éprouve même de la fierté, de passer mon esprit de noir en blanc

2. De la vie tu profiteras
Le jour s’est levé mais mes songes sont encore en sommeil
Il est temps d’ouvrir les yeux, il fait déjà soleil
Mais même un jour de pluie possède bien des charmes
Après la pluie le beau temps quand le ciel sèche ses larmes
Et les 4 saisons ont chacune leur littérature
Jouis de chacune d’elle, ouvrages d’une encyclopédie qu’on nomme nature
Je vois un malfaisant qui jette un mégot mais à quoi bon une querelle
Je fais un geste simple je mets le déchet dans une poubelle
On me dira que c’est pas grand chose mais c’est déjà un début
Comme l’idée que cette terre bien on est heureux d’être dessus
Alors je respire et je profite d’ici, je profite de maintenant
La vie est courte et je profite de chaque instant

3. De toi, soin tu prendras
La journée peut être rude mais je me suis fait une promesse
Celle de vivre 23 heures à fond et de m’offrir une petite faiblesse
Je me garde une heure où je laisse de côté montre et téléphone
Un moment rien que pour moi, où il n’y a plus personne
Je m’autorise une sieste, un moment à me prélasser
Je m’offre même parfois le luxe d’aller me faire masser
Ça peut être aussi le moment de m’étirer ou d’un peu de méditation
Bref un moment où je laisse mon corps en manque d’action
Et c’est là tout l’intérêt, de s’apporter un peu de crédit
Je deviens le centre de mon monde et je me sens en vie
Ça fait du bien de s’occuper de soi, de sentir qu’on existe
Et si j’étais toi, bien je le mettrais même en tête de liste.

4. Merci tu diras
Parfois ça paraît plus douloureux qu’à vif être circoncis
De prononcer ses deux syllabes, mais oui je vous dis… mer–ci
Ce n’est pas si compliqué d’être un peu reconnaissant
Même si j’avoue qu’il est plus facile d’être blessant
Ça fait pas perdre de salive de dire merci au passage
J’ai remarqué que tu étais là que tu m’avais aidé c’est ça le message
Et si c’est toi qui le reçois plutôt que de rien dis avec plaisir
Car aider son prochain n’est pas une tâche mais une opportunité à saisir

5. Quelqu’un tu aideras
Et justement profite de chaque occasion pour apporter ton secours
Pas pour sauver le monde mais montrer ton meilleur jour
À celui qui a juste besoin d’un petit coup de pouce
Je n’hésite pas à venir à la rescousse
Il y a des coups de main qui ne coûte rien
Comme tenir une porte ou indiquer à l’errant son chemin
Ou un simple mot au sdf du coin c’est rendre sa journée moins monotone
Puis n’est-ce pas ne valoir rien que n’être utile à personne
Bref chaque journée j’offre un moment de bonté
Effet positif sur moi, c’est mon estime qui est montée

6. Positif tu resteras
Tu peux choisir de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein
Quand je me plains je me vide et moi je suis pas avide d’être plaint
Au solstice je préfère me dire que les nuits s’allongent
Je préfère être utopique plutôt que prendre tout pour du mensonge
Et puis se plaindre est un travail mal rémunéré
Alors je ne perds pas mon temps je ne veux plus errer
Dans les idées noires je veux voir la vie en rose
Dire que le ciel est bleu derrière les nuages oui ça maintenant j’ose

7. Point tu ne jugeras
À la première vue de ce qui ne me paraît pas normal
j’hausse les épaules et prends vite un air hautain
Mais ai je le droit de juger ou non si une chose est morale
et si elle mérite vraiment mon petit sourire mesquin
L’apparence, les idées, les choix de mon prochain qui suis-je pour en donner valeur
Surtout en l’espace d’un instant il est fort probable que je me leurre
Alors je bannis le mot norme de mon propre dictionnaire
Et je l’enrichis de tous et tout qui ne paraît pas au premier abord exemplaire
Et car au final je suis sûrement le con de quelqu’un, et peut-être même de plusieurs
Faire preuve de respect et de tolérance est la base pour devenir seigneur

8. Des compliments tu feras
Ne pas dire de mal ne veut pas dire point s’exprimer
Tout au contraire je parle moins mais de paroles sublimées
J’apprends à dire bravo ou à tirer mon chapeau quoiqu’on puisse penser
Quand quelqu’un le mérite pourquoi ne devrais-je point l’encenser
Modeste mais parfois la plus belle des récompenses que je peux adresser
Dire qu’un travail est bien fait ou qu’une idée est bonne est plus intelligent que rabaisser
Je n’ai pas peur de féliciter, je n’ai pas peur de congratuler
Parce que je sais que c’est bon d’être reconnu même pour le peu de bien qu’on fait
Le plus petit des mots sera pour d’autres la plus grande des victoires
Et ça donne à celui qui doute ce dont qu’il manque, une dose d’espoir

9. Je t’aime tu oseras
S’il était déjà dur d’arracher un merci,
il peut être encore plus gros problème
Comme si j’avais crainte d’être trahi
en arrachant de mes lèvres un je t’aime
J’ai même essayé de m’entraîner seul
dans ma salle de bains face au miroir
Mais je crois que j’aime pas ma gueule
alors j’ai remis la résolution dans un vieux tiroir
Mais ce matin il fait parti de mes promesses
Alors même s’il n’est pas d’amour je l’envoie avec tendresse
Un je t’aime à tous ceux qui apportent du positif sur mon chemin
Même si je ne le montre pas, oui vous me faites du bien
J’essaierai d’être un peu moins fier et de le dire plus souvent
Mais tendez bien l’oreille car ce sera sûrement en coup de vent
Un JTM qui sortira du bout des lèvres mais du fond du cœur
Même s’il y a la passion il ne sortira que pudiquement avec douceur

10. Ainsi heureux tu seras
C’est cette petite somme de détails qui fera un bon produit
Quand je divise mes problèmes et que je soustrais mes soucis
C’est un peu carré comme concept mais c’est la racine du bien
Dont la fonction s’affine quand le mal devient rien
Quand la puissance des sentiments est un indice du bon algorithme
Le bonheur est exponentiel quand il trouve le bon rythme
Plus que cet aspect trop mathématique c’est un état d’esprit
C’est devenu ma thématique que d’en faire le premier prix
De critère de réussite au quotidien c’est devenu un essentiel
J’aborde chaque jour comme si la nature offrait un nouveau ciel
Comme un nouveau monde à bâtir,
qui se construit d’amour et se cimente d’eau fraîche
Comme un nouveau jour à construire,
rien ne me paraît trop lourd, un rien me donne la pêche
Il est l’heure de faire le bilan de la journée,
je n’ai pas fait beaucoup avancer le business
Comme un facteur qui a pas fini sa tournée
mais j’ai au moins livré un message de tendresse
J’ai pas pris mon mal en patience,
mais mon bien-être en urgence
Et c’est bien là l’essentiel d’éveiller ses sens
C’est le sens de la vie ça en est même l’essence
Demain je ferai le même programme ça a l’air de me réussir
Être heureux aujourd’hui c’est la clé de l’être à l’avenir

 

10 COMMANDEMENTS (24.07.2019)

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