04. Le possédé

Un texte profondément déclencheur, écrit sur les hauteurs de l’Alpe d’Huez au col de Sarenne…
Qu’en aurait-il été sans cette montée au sommet du col du Galibier, la veille. Entre 2 claquements de dents sur cette montée, je me disais « tu es vraiment un possédé » pour préférer ça que revenir à ta voiture.
Je ne savais pas que ce simple petit choix, d’apparence futile, allait sûrement changer le cours de ma vie, et certainement pas seulement de la mienne.
Le choix d’une action dans le passé détermine ce que l’on est maintenant. Le choix de nos actions dans le présent détermine ce qu’on sera au futur.
C’est ce jour-là que je reprends l’écriture, avec tout ce que ça impliquera.

Face à la difficulté,
il est seul à pouvoir s’aider
derrière une âme éreintée,
il fléchit sans ne rien céder
il est habité par sa passion,
il est un obsédé
il cohabite avec ses démons
il est un possédé
il part souvent s’isoler,
à la recherche de bonnes ondes
toujours l’air pressé,
comme pour exploiter chaque seconde
la violence est familière sur sa route,
il est toujours en lutte
et quand il domine enfin ses doutes,
il ne veut pas perdre une minute
de ces êtres sans équilibre
entre la détresse et le bonheur
il veut se sentir libre
quand son horloge trouve la bonne heure
il a sa propre définition
de ce qu’on appelle le bon temps
quand il prend la bonne décision
celle de vivre son instant
il s’enivre de la nature
et de ses doux parfums
quand son âme devient mâture
lui laisse suivre son instinct
sa vie est hors des normes
il est parfois vu comme un hérétique
sa vie il lui donne une autre forme
il a sa propre aire éthique
il est habité par sa passion
il est un obsédé
il cohabite avec ses démons
il est un possédé
il est loin d’avoir de grands rêves
mais ce sont les siens
il avance jusqu’à ce qu’il crève
même s’il n’obtient rien
ou plutôt il ne rêve pas de grandeur
juste d’être lui-même
de l’espoir de la grande heure
ou la vie prend le pas sur les problèmes
il restera toujours de glace,
il restera toujours poli,
mais derrière la carapace
il ne reste que sa folie
inutile de vouloir le raisonner
il n’en fera qu’à sa tête
son monde ne fait que commencer
là où le vôtre s’arrête
ce n’est pas un rôle,
il se construit dans la démesure
quand il n’y a plus de contrôle,
que ça devient une course d’usure
il a ce besoin de s’aérer
il n’est bien que dehors
il est en quête de liberté
la seule chose qui vaut de l’or
c’est en prenant de l’altitude
le bleu du ciel et les montagnes en paysage
qu’il trouve la bonne attitude
qu’il trouve la paix, que son âme devient un pays sage
il a le regard fier,
il a le cœur lourd
comme un gant de fer
et sa main de velours
il est habité par sa passion
il est un obsédé
il cohabite avec ses démons
il est un possédé

 

LE POSSÉDÉ (10.07.2020)

18. Nos plumes

Alors que je viens de me remettre sérieusement à l’écriture et que je vais « encrer » cette identité en moi, le pourquoi j’écris transparaît dans ce texte.

Nos plumes sont des voyageurs, avides de traquer
Tout ce qu’il peut y avoir en nous de vide et détraqué
C’est là qu’elles trouveront et ça bien plus qu’ailleurs
On ne pourra y échapper on sera grillés comme des resquilleurs
Et ce même si on dévale les pistes comme de vrais skieurs
On ne pourra plus se camoufler derrière notre masque rieur
Elles se baladent, se promènent en nous et en nos songes
Elles savent déceler tout ce qui s’apparente à du mensonge
Elles n’abandonnent jamais leur parcours, crois nous qu’elles persévèrent
Comme des marteaux et même fines comme des clous elles percent les vers
Du plus profond de nous-même elles seraient une escorte
Qui mènent nos pensées du grenier à ses portes
De la tête au cœur, elles nous parcourent de la cave à l’aorte
Même si ce dernier ne bat plus, une plume elle n’est jamais morte
Nos plumes sont un duvet quand elles caressent avec douceur,
Sensualité quand elles titillent de leurs vestilles, jeu des mots lisses
Nos plumes sont une massue quand elles tapent avec douleur
Quand de la pointe du calamus, elles piquent pour qu’on démolisse
Nos plumes sont une épée, pointe d’un glaive qui portent nos idées haut
Nos plumes sont une armure quand il s’agit de défendre nos idéaux
Nos plumes sont des éponges quand nos maux deviennent larmes,
quand nos âmes sont maux
Nos plumes s’allongent quand nos mots deviennent l’arme,
que nos lames sont mots
Nos plumes sont une bouée de sauvetage qui nous guident dans la tempête
On s’accroche à nos plumes comme à une branche
Elles noircissent les feuilles dans nos nuits blanches
Quand on sombre au plus clair de la nuit noire
Elles reflètent l’ombre de nos ennuis dans nos miroirs
Elles sont des écoutilles par lesquelles sortent tant de flow de nos têtes
Nos plumes sont notre moyen d’expression comme il y en a tant d’autres
Chacun son issue de secours, à vous de trouver la vôtre
Si les sons ne sortent pas alors sur papier écrivez les
Mais si vous êtes plus bavard que buvard, levez-vous et criez les
Peu importe la façon la plus facile de faire passer son message
Faites le sortir de vous, ce sera dur quel qu’en soit le ton, mais sage
Car si on garde ce feu en nous, nos cerveaux finiront par s’enfumer
Comme il n’y a point fumée sans feu nos âmes et nos corps qui finiront par se consumer

 

NOS PLUMES (18.12.2018 + 26.07.2019)

 

Une Nuit à Vélo

De retour d’une semaine magique au Triangle Sud Berry, retour à la maison, retour des crises d’angoisse, alors je prends mon vélo pour rouler, en pleine nuit.

Il est minuit passé, j’décide d’enfourcher ma bicyclette
à force d’réfléchir jm’en suis donné des maux de tête
et puis à vrai dire on s’en calisse de l’horloge
j’ai quelques idées sombres auxquelles je dois faire rendre gorge
alors plutôt que de craquer plus violent qu’du popcorn
c’est toujours mieux d’aller s’enfiler quelques bornes
on va aller s’prendre un bon p’tit bol d’air
c’est parti direction la ligne droite d’Achères
et puis à l’heure où la ville s’est mise en veille
j’trouverai là bas 1 ou 2 chouettes en éveil
et puis ai je vraiment besoin d’être accompagné
à croiser mon reflet dans une vitre j’suis déjà plusieurs dans le même panier
c’est parti pour un p’tit face à face avec dame nature
au milieu des arbres cent feuilles pour mon écriture
des couplets et un biclou, c’est vraiment mes Idéfix
avec ça comme potion, j’me sens plus irréductible qu’Astérix
(et puis impossible de m’arrêter, là j’suis en pignon fixe)
et c’est vrai que quelque part j’ai eu du flair
la truffe au vent j’me remets les idées claires
en plus j’fais des rencontres, la première j’devine un marcassin
il m’a regardé chelou quand j’lui ai dit « salut cousin »
un peu plus loin, j’ai aperçu dans un champ quelques garennes
j’en ai même pris un dans mes feux, il m’a regardé comme si j’lui faisais d’la peine
et au détour d’un fourré, un renard, j’lui ai cligné du sourcil
lui faire du charme, moi qu’ai toujours voulu un pote goupil
au moment de rentrer j’ai même croisé un bougre qui faisait du sport
comme quoi se bouger la nuit est un bon trompe la mort
si ça se trouve au loin y avait des guss aux champignons
la nuit est comme le jour, elle a vraiment ses champions
à m’lire déblatérer tant de sottises, vous m’prendrez pour un somnambule
mais j’recherchais mon équilibre à la manière d’un funambule
désolé pour la faune j’ai poussé 2, 3 hurlements primaires qui v’naient du ventre
un deuxième cerveau à prendre en compte quand on s’recentre
j’repense aux difficultés d’ces derniers mois, quand j’ai repris le bon tournant
alors j’me dis qu’ce s’rait trop con de lâcher là maintenant
mais j’vais pas m’la jouer façon flatteur éhonté
y a encore bien des épreuves à affronter
alors j’vais continuer à la façon d’un forcené
à pédaler aussi fort qu’je suis con dans mes combats à mener
mais au moins j’ai ressenti l’espace d’une sortie que j’étais libre
qu’sous les étoiles j’avais retrouvé l’œil du tigre
bref ce soir j’me suis encore offert une p’tite folie
il est temps d’rentrer tranquille et d’vite filer au lit

 

UNE NUIT A VELO (23.08.2018)

Chili-Yougoslavie

Ne me demandez pas d’où j’ai sorti cet écrit, impossible de vous le dire.

Petite précision, j’étais tombé vigoureusement sur la tête en Suisse quelques jours plus tôt, ça a peut-être joué.

 

ce soir j’suis en exil et je cours à plus pouvoir haleiner

à ce rythme là je vais finir dans un asile d’aliénés

je sais pas de quelle naze île je viens avec ma gueule d’alien né

c’est pas les nazis les responsables de la chute d’Allende

mais là je suis plus concassé que con carne comme le Chili

rime faible, là même ma pine hochait (Pinochet) avec mon faible débit / prise en flagrant délit

j’ai plus mes santiags aux (Santiago) pieds et ma tête c’est la Yougoslavie

j’en ai fini avec l’histoire, maintenant place à un petit cours de géographie

je vais vous offrir une sacrée Macédoine, originale car s’copier (Skopje) c’est mal

mais je suis al, banni (Albanie) à vie car quand je tire Anna (Tirana) c’est sale (je sais techniquement l’Albanie c’est pas la yougoslavie mais 1. je m’en fous, 2. je fais ce que je veux, 3. je fesse qui je veux)

je macère bien (Serbie) mes rimes et je me fais belle, grade (Belgrade) de princesse

je suis la boss nie (Bosnie) pas ça, je me fais appeler Sarah je vole (Sara-je-vo) dans tes plumes si tu m’agresses

je suis comme dans un slow venimeux (Slovénie), le loup plana (Ljublana) sur sa steppe acerbe

avec les crocs assis (Croatie) à attendre que le chasseur fasse sa grève (Zagreb)

bon ok je suis pas une fille, j’ai une grosse b… oui je suis monté négro (Monténégro)

je suis à l’ancienne comme iPod, gore y ça (Podgorica) me va bien car je suis né gros (c’est pas ouf mais va faire un calembour avec des noms pareils)

bref tous des pays cocos, sauf votre (Kosovo) respect, car sapristi naguère (Pristina)

c’était violent, là c’est fini comme mon texte et eux leur maudite guerre

après ça on dira encore que jsuis diablement perché

dites au psy qu’il envoie des hommes singes venir m’chercher

je m’enfuirai si on vient a m’mettre à l’asile pour explorer mon être

même si j’avoue être le genre de fou qui pense tuer un oiseau en le jetant par la fenêtre

là bas je serais comme dans un chenil, je passerais mon temps à aboyer

car je suis le même genre de cinglé qui tuerait un poisson en essayant de le noyer

ma vie c’est des hauts des bas c’est pas la Yougoslavie ce serait plutôt space mountain

plus j’suis dans le mal plus j’ai de flow et là je me sens femme fontaine

oh oui ! non j’arrête je suis pas venu là pour simuler

je chercher quelqu’un pour m’offrir un Thé (T) histoire de me stimuler

vous avez compris c’est le bordel dans ma tête

vous avez compris le contexte

du coup intellectuelle est ma branlette

je viens de gicler le con de texte

 

CHILI-YOUGOSLAVIE (10.2018)

Le Notaire

Un texte en hommage à mon notaire, pour une histoire qui sera assez compliqué

Mieux vaut se défouler par une forme d’humour littéraire que par violence meurtrière.

Un passé de clasheur qui ressurgit encore à mes heures perdues.

 

Là je me sens le besoin de me vider comme une femme enceinte
Alors augmenter le volume je vais faire gémir vos enceintes
Détendez vous les petites pucelles vous allez avoir les têtons qui pointent
Et préparez aussi vos coton tige vous allez avoir les oreilles qui suintent
On m’a dit y a un mec il est fou, idée loin de me complexer
Mais quand on m’a dit qu’il était plus fou que moi, là franchement ça m’a vexé
Alors avant de commencer, je vais implorer votre clémence
Car je vais faire preuve de la plus sombre des violences
Mais j’ai à cœur de vous montrer que la grandeur de ma démence
N’a d’égal que la densité de ma semence
Et si tu veux tester, viens, je te la mets au fond de la gorge
Tu pourras me goûter après m’avoir gratifié d’un délice de sucre d’orge
Je suis venu vous faire mal aux oreilles, cogner plus fort que le tonnerre
Je ne suis pas venu vous faire l’amour mais vous déclarer la guerre
D’ailleurs je me suis mué en général, prêt à livrer la plus âpre des batailles
J’irai chercher l’énergie, et ça jusqu’au fond de mes entrailles
Avant de vous cracher mes couplets à la face comme un lama
Laisser moi vous dresser vite fait un simple panorama
Le mec a commencé à étaler sa culture, à me parler comme un magazine Telerama
Moi j’ai répondu en montrant que j’avais en moi plus de vice qu’un magasin Castorama
Ce combat c’était comme une partie d’échec, il fallait savoir placer ses pions
Etre rusé sans oublier qu’au final il faudrait lui mettre dans le fion
En d’autres termes, plus concrètement, savoir à quel moment le destituer
Qu’il se retrouve sur le trottoir à l’image d’une prostituée
J’avais trouvé le moyen de pourfendre l’armure de ce fumier
De le mettre sur la paille et en plus de l’humilier
Que dieu me pardonne si cet homme est fou à lier
Moi je voulais juste le tordre après l’avoir plié
Oui je parle de ce lâche individu, le seul absent hier à l’assemblée
Je me sens l’envie de le mettre sur la paille, qu’il termine sans blé
Je rêve de le cogner encore et toujours jusqu’à le désassembler
L’enfoncer tellement fort qu’il faille une grue pour le désensabler
Cet infâme individu a osé parler de faux semblant
Si je m’étais pourvu d’un poste en réponse il aurait été des plus cinglants
Je l’aurais castré à vif et il aurait fini sans gland
Je vous laisse imaginer la scène, quelque chose de bien sanglant
Je continue sur ma ligne pas la plus belle mais qui me donne la banane
Au risque de vous mettre mal à l’aise
Je veux pas le voir finir à Saint Anne
Mais au cimetière du père lachaise
Si je l’avais dans mon assiette j’aurai l’appétit cannibale
Mais je perdrai l’appétit rien qu’à imaginer sa tête de trou de balle
Et il me pensait acculé quand j’ai sorti l’atout de ma manche
Pour m’offrir la plus éclatante des revanches
Je sais mes parents m’avaient dit qu’il était mal de se venger
Mais moi j’avais la dalle et en plus il était heure de manger
Il s’était comporté avec moi comme la pire des garces
Je n’avais aucun scrupule à faire de ses boyaux une farce
Je vous jure que tous ces mots je les sors de mon bide
Et encore je vous épargne des phrases les plus sordides
Ne pas vous faire connaître mes pensées les plus morbides
Que cet homme soit victime d’un meurtre ou choisisse le suicide
Alors oui désolé si vous pensiez que j’étais sage
Si vous pensiez que je me cantonnais au sport et au massage
J’ai dit que j’avais faim, qu’il me fallait quelque chose dans l’œsophage
Je suis un cannibale et en plus, j’ai l’appétit nécrophage
Vous pouvez me trouver fou je m’en tamponne la nouille
Je suis une bête sauvage qui survit se nourrissant de sa dépouille
J’ai eu du mal à le digérer pourtant on m’avait dit de bien mastiquer
Mais j’étais tellement excité, je n’ai pas pu m’empêcher de m’astiquer
Et à propos de revanche et de repas
Si on dit que la vengeance est un plat qui se mange froid, moi la formule me suffit pas
Besoin de me remplir la panse de quelque chose de bien riche et bien gras
Un plat qui se mange froid, mais quelle formule à la sonorité bien terne
Quelle formule emprunte de balivernes
N’avez-vous rien d’autre à m’offrir de votre taverne
A peine en novembre que déjà vos cerveaux hibernent
Et oui mais désolé si je vous fais de la peine
C’est bien une substance vicieuse et visqueuse qui coulent dans mes veines
La vengeance est un plat qui se mange froid, la formule me laisse le palais bien rêche
Mais bordel de merde imaginez vous bouffer une chatte qui serait froide et sèche
Alors non la formule me convient pas j’en veux une bien plus tranchante
Qui pour mes papilles sera bien plus alléchante
Voilà le menu que je vous offre, j’espère que vous le trouverez appétissant
La vengeance est un met succulent
Qui se nourrit du sang fumant
De ses ennemis agonisants
Oui c’est sale, c’est sale et c’est ça qui m’excite
J’en ressens un frétillement jusqu’au bout de la bite
Elle est un sniper qui vient de tirer un coup magistral
Descendre son ennemi, et ce d’une seule balle
Pour une histoire qui restera à jamais profond dans ses anales
Et quand je dis anal je parle bien de trou du cul, et le sien est en fleur
Pendant que je sirote un cocktail en jouissant de sa douleur
Oui l’odeur et le goût du sang, je m’en pourlèche les babines
Je jouis à l’idée d’avoir l’estomac rempli de cette vermine
Car plus jamais cet organe n’aura alors à crier famine
Et c’est qu’ainsi repu, cette histoire se termine

Alors je vais vous présentez mon stratagème
Laissez moi le faire sous forme de poème

Commençons donc avec l’individu, le seul absent hier à l’assemblée
Je me sens l’envie de le mettre sur la paille, qu’il termine sans blé
Je rêve de le cogner encore et toujours jusqu’à le désassembler
L’enfoncer tellement fort qu’il faille une grue pour le désensabler
Cet infâme individu ose parler de faux semblant
Si je m’étais pourvu d’un poste en réponse il aurait été des plus cinglants
Je l’aurais castré à vif et il aurait fini sans gland
Je vous laisse imaginer la scène, quelque chose de bien sanglant
Je continue sur ma ligne pas la plus belle mais qui me donne la banane
Au risque de vous mettre mal à l’aise
Je ne veux pas le voir finir à Saint Anne
mais au cimetière du père Lachaise
Si je l’avais dans mon assiette j’aurai l’appétit cannibale
Il n’est pas appétissant mais j’avais vraiment trop la dalle

 

LE NOTAIRE (Novembre 2017)

01. Passion

J’écris ce texte à l’aube de l’hiver 2015, alors que je viens de reprendre doucement le cyclisme, après ma fracture du bras un mois auparavant.

Je subis à cette occasion ma première vraie blessure. Cette passion brûlante, dévorante, me manque. On se rend d’autant compte qu’une chose nous manque quand on en est privé.

 

Je ne trouve plus mon Larousse alors j’écris ma propre définition
A mi chemin entre partage et patience se trouve le mot passion
Associé souvent à l’amour ou la religion, elle est une clameur
Un séisme émotionnel dont l’épicentre est l’âme ou le cœur
D’une façon ou d’une autre chacun pourra la ressentir
Elle dirigera actes et pensées pour le meilleur et pour le pire
Pour chacun de nous, c’est un puzzle aux différentes facettes
Car la passion est une aventure où chacun compose sa recette
Elle aura chez chacun sa propre forme, ne vous risquez pas à le juger
La passion est une chose noble, que l’on protège de vos préjugés

J’ai parfois perdu le sens de ma vie, à en perdre la raison
A en lire tout un bouquin, je n’ai gardé que le mot passion
La société lui dira qu’y renoncer est le seul choix légitime
Que continuer le combat apparaîtra pour elle une folie ultime
Rappelez vous qu’un passionné est habité par sa foi
Qui au fond de lui aura la conviction de faire le bon choix
Quitte à tout brûler, à tout perdre, il gardera son âme intacte
Sa vie sera rude et son combat aura son lot d’impacts
Mais s’il jette l’éponge, il ne sera plus jamais lui-même
Au passionné l’abandon comme au croyant le blasphème

J’ai ouvert mon dico de synonymes, il m’a indiqué ardeur et émotions
Au pluriel, car elles se décuplent quand j’évoque le mot passion
Il s’inscrit dans un contrat, de ceux auquel on est fidèle
Une sorte de pèlerinage, à leurs yeux un voyage essentiel
N’essayez pas de les raisonner, la foi guide leurs chemins
Fixés sur leur but, besoin de personne pour lui tenir la main
Leur voyage est une quête, inconnue de vos esprits
Leur histoire riche de sacrifices dont eux seuls connaissent le prix
A chaque carrefour, son engagement demandera des preuves
Mais la rage de vaincre surmontera toutes leurs épreuves

Sur la carte, je n’ai pas trouvé de territoire nommé passion
Puis j’ai compris que c’était un voyage et non une destination
Qu’elle nous habite, que ce n’est pas un mirage
Même s’il est souvent impossible de lui donner un visage
Bien d’autres mots lui viendraient en écho, chatouillant les 5 sens
La passion est une direction, on suit les flèches qui avancent
Pour les plus tourmentés, ce sera un sens unique pour l’équilibre
Un chemin précaire et sinueux mais le seul pour les rendre libres
La passion est une tornade capable de renverser des destins
Si tu la croises sur ta route, elle pourra réaliser tes desseins

Je ne trouve plus mes mots mais je reconnais ma passion
Elle est ancrée en moi et m’habite comme une obsession
A terre ou dans les cordes, n’avoir de cesse que d’avancer
Là où la raison s’arrête, la passion ne fait que commencer
Savoir qu’y renoncer serait la plus grande des bêtises
Que notre âme ne survivrait pas à cette traîtrise
Elle coule dans notre sang, elle est notre orgueil
Car jamais de nos rêves on acceptera de faire deuil
Et si jamais tu réussis à nous changer, à ce qu’on quitte cette vocation
C’est qu’on s’était trompés de terme en employant le mot passion.

(PASSION – 15/12/2015)

livre

L’idée qu’on m’aime m’est insupportable. Je ne suis pas celui qu’on pense.

Si la vie est un livre, les jours en sont les pages,
Chaque jour la longue liste des échecs, des espoirs laminés noircit le papier d’une encre de sang foncé tandis que la liste des réussites semble à jamais figée comme la statue d’une gloire déchue.
J’aimerais pouvoir arracher et brûler toutes les pages déjà écrites mais ce récit ne se conjugue pas au passé, il est un quotidien qui reprend inlassablement le même éditorial…
Chaque jour je veux ouvrir une nouvelle page sans penser au jour qui suit, ni surtout à celui qui précède
Ma vie me contrôle au lieu que je contrôle ma vie
Et pourtant si je me demande : « qu’est ce qu’il te manque pour être heureux, qu’est que tu changerais » il n’y a pas grand chose… simplement contrôler ma vie, mes actes peut-être
Vouloir faire du cyclisme à 100% je ne l’assume clairement pas…

Tellement loin du haut niveau … mais tellement loin d’avoir mis les choses en œuvre pour y arriver.
Quand je me pose la question, qu’est ce qui m’a déjà rendu heureux … Je n’ai pas de réponse
Chaque jour demain peut être ton dernier jour, je ne veux pas mourir sans avoir utiliser 100% de mes ressources
A certaines périodes, il était clairement impossible que je laisse quelqu’un me regarder manger, même la simple idée qu’on m’imagine en train de manger me dégoûtait
J’écris … Et je me rends compte que le même texte pourrait être un livre de rédemption comme une dernière lettre qu’on laisserait pour expliquer l’irréparable …
J’ai eu de la chance d’avoir des parents qui m’aiment mais, (hélas ?), ils ne me connaissent pas, n’ont pas la moindre idée de ce que j’ai dans la tête.
Ils aiment celui qu’ils veulent voir, pas celui qui existe.
J’ai tellement perdu confiance en moi que donner un cours en groupe m’est devenu impossible…

Le regard des autres, parler devant un groupe… Tout ça me fout la peur au ventre. Je me demande comment j’ai fait avant et pourquoi on m’a fait confiance comme prof, je me sens tellement nul.
A presque 27 ans, je me rends compte que je n’ai jamais connu aucun moment de bonheur, jamais connu ce sentiment de liberté et que la seule chose qui puisse me faire vibrer c’est le vélo.
Je me pose des questions :
J’attends quoi de ma vie ???
Comment je vais vivre avec mes regrets ?
Tous les jours je pense à m’abandonner à la douceur de la mort, à l’idée que tout s’arrête en un instant, qu’il n’y ait plus de douleur, de stress, de questions, de haine …
Tous les jours, « Ma vie commence demain »
Dans les jours les plus sombres de mon existence, le feu a vacillé, s’est étouffé mais ne s’est jamais éteint complètement
Je pars pour me retrouver
Je pars pas en vacances, je pars en mission
Comme le joueur de poker je mise mes derniers jetons.
Je veux me retrouver, savoir ce qui est en moi
Je veux étaler sur la feuille et les routes ce que j’ai dans le plafond
Quand je prends le train je me retrouve entouré de moutons
Je veux juste aller a contre-courant, prendre une autre direction
Ma vie n’a plus de sens
J’ai peur de me lancer
Peur de perdre ce que j’ai
Rien avoir je préférerais
Si je ne le fais pas ma conscience ne me laissera jamais tranquille
Je crois que je peux tirer beaucoup de ces épreuves, que je peux en tirer une force qui compense le temps perdu dans ma volonté, dans une envie d’aller de l’avant
J’ai envie qu’a travers le récit de mon expérience, je puisse servir à ceux qui souffrent comme j’ai souffert en silence, à réagir comme ce livre m’a aidé à guérir de mon mal.
Je n’ai jamais eu de modèle car je me suis toujours senti différent
Ce soir je me dis : « toute ma vie j’ai eu le sentiment d’être en retard, de courir après le temps… ce soir je sens que j’ai x minutes d’avance sur mon destin et je me sens invincible »

Adieu Paris

Un de mes premiers textes, il doit dater de 2012, à une époque où je pense que la géographie réglerait tous mes problèmes.

C’est vrai que je me sens toujours mieux ailleurs que chez moi, un comble. Si depuis j’ai compris que le bonheur est un état d’esprit et non un lieu, il reste cette envie de partir, de voyage, d’être nomade.

Paris, je crois qu’il faut qu’on ait une discussion
Qu’on prenne le temps d’aborder notre relation
Il serait temps qu’on se quitte Panam’
Regarde donc mes yeux, je n’ai plus la flamme
Crois-moi je te respecte, toi la vieille dame
Mais plus vite on se quittera, plus vite en paix sera mon âme
Paris, notre histoire commune ne rime plus à rien
Tu peux me reprocher de ne pas y mettre du mien
Je suis un animal qui a besoin de calme dans sa zone
Et toi Paris, tu n’as de sauvage que ta faune
Tu me donnes mal à la tête et je n’en peux plus de l’aspirine
Paris, tu es une rose, mais je ne ressens plus que tes épines
Paris, quiconque tomberait sous ton charme
Quand moi je m’y noie dans un torrent de larmes
Moi je n’aime pas le bruit, et toi tu n’es que vacarme
J’aime le calme et l’agitation est une de tes armes
Paris ta météo et ton ambiance me font m’enrhumer
Je ne parle pas des bouchons et de ton atmosphère enfumée
Paris, force est de reconnaître que ton ciel en nuances de gris
ça m’a rendu maussade et a contribué a me rendre aigri
Paris, hormis quelques aventures je n’ai connu que toi
Mais aujourd’hui a tes cotés je me sens par trop à l’étroit
Notre union relève plus de l’arrangement que de l’amour
Je reconnais sans peine que tu vaux bien quelques détours
Paris, ils sont des millions à vouloir te conquérir
Mais moi je veux que le meilleur, et toi tu m’offres le pire
Aujourd’hui notre relation est un incessant conflit
Qui m’empêche de dormir et me retourne dans mon lit
Fruit de mes cauchemars, loin de toi quand je rêve
Car loin de toi, je rêve que notre histoire fasse une trêve
Non Paris, ne me retiens plus je veux être libre
Ne plus être obligé chaque soir d’être ivre
Pour oublier l’idée que je m’endors à tes côtés
A force de m’y piquer, a toi je ne veux plus me frotter
Paris, dès que je te quitte quelques jours, je revis
Je crois que simplement tu ne me fais plus envie
Je ne veux pas te faire de la peine, mais je te déteste
Si je rentre tard le soir, c’est que je te fuis comme la peste
Et quand parti en week-end, je rentre, c’est avec rancœur
Et mes migraines du dimanche soir sont en fait des maux du cœur
Et chaque fois que je te revois, ce n’est plus qu’avec haine
Car ce sont d’autres contrées que mon cœur a fait reine
Je t’écris comme on écrit une lettre de rupture
Pour moi, tu es le passé, et moi je veux rêver au futur
Alors il est temps pour nous de nous éloigner
Des souvenirs mais pas de regrets, mes amis peuvent en témoigner
Paris ma ville je te quitte
La vie avec toi par trop m’irrite
Je ne veux plus que mes espoirs s’effritent
Dans une maison qui seul le noir abrite
Même si je sais qu’on devra encore cohabiter
Sache que ma tête, il y a longtemps qu’elle t’a quitté

Je vous parle

Premier vrai texte pour moi, quelques semaines après m’être tranché l’avant-bras, le plaisir, ce qui m’a fait vivre, ce qui m’a fait tomber.

J’avais envie de vous parler de mon sport
Qui dans la tête et dans les jambes m’a rendu fort
C’est grâce à lui si je ne suis pas encore mort
Même si je n’ai jamais eu la médaille d’or

Au moment où je monte sur mon vélo
Il se passe quelque chose dans mon cerveau
J’oublie que dans ma tête le ciel est gris
Et ça croyez moi ça n’a pas de prix

Mon sport ne pardonne pas la faiblesse
Quelquefois le corps et l’âme se blesse
Le plus important est alors de rebondir
De se reprendre en mains et à l’aventure repartir

Mon sport n’est pas fait pour les brutes
C’est vrai qu’on peut y rencontrer la chute
Mais le plus souvent on arrive à se relever
Même que certains parviennent â s’y révéler

Mon sport se respecte
Pour ceux qui pensent que c’est une secte
Je leur dis que si on ne peut le quitter
C’est comme si une deuxième famille on rencontrait

Mon sport est un sport de combat
Même si à l’arrivée on se tombe dans les bras
Parfois on se touche souvent on se frôle
Même quelquefois on se donne des coups d’épaule

Mon sport est complet
Il n’aime pas la médiocrité
Pour réussir il faut être un athlète
Fort dans ses jambes, fort dans sa tête

Mon sport est collectif
Il demande un grand esprit sportif
Pour le commun des mortels des sacrifices énormes
Pour qu’au bout du compte nos rêves puissent prendre forme

Mon sport est individuel, il est parfois cruel
En effet seule la victoire est belle
Pour moi il n’est pas question de dopage
Mes valeurs se nomment force et courage

Des jours sans, d’autres où tu as l’impression de pétroler
Et si un jour positif je suis contrôlé
C’est que mon sport me remplit d’adrénaline
Moi ma dope s’appelle la moraline

Quand vient l’heure de la compétition,
de déprime il n’est alors plus question
à l’heure d’entrer dans l’arène
plus question de mise en scène
Il s’agit de donner le meilleur
et d’avoir l’âme d’un vainqueur

Premier ou dernier mon sport bannit la honte
Car c’est d’abord soi même que l’on affronte
L’important ? le sentiment d’avoir tout donner
La plus grande victoire est de ne jamais abandonner

Force, courage et détermination
Je suis rempli de motivation
Quand je pars au combat, je répète la formule
C’est dur mais jamais je ne capitule

A mon sport j’ai envie de dire merci
Et devant moi j’ai encore toute la vie
Pour ce qui serait ma plus grande fierté
Lui rendre tout ce qu’il m’a apporté

Cette passion j’aime aussi la transmettre
Autour de mon cou y a souvent un chronomètre
J’aime prendre des temps et le temps
De voir ce bonheur dans les yeux des pratiquants

Sur mon BE y a écrit éducateur
Et s’il y a quelque chose que je fais avec le cœur
Parler de ce que j’aime est un réel plaisir
Et depuis toujours tel était mon désir

J’avais envie de vous parler de mon sport
Et de ça je pourrai encore et encore
C’est à lui que je pense quand je m’endors
Pour moi c’est comme un vrai trésor

 

JE VOUS PARLE (août 2010)

 

 

Informations

www.vincentmartins.fr

Restons connectés

Copyright © 2024. Tous droits réservés Vincent Martins

Write a review