Le passé est une ligne de départ

Mon passé est une ligne de départ, pas une ligne d’arrivée.

Mon passé est mon expérience, mon entraînement à ce départ que je prends aujourd’hui, que je prends ce matin.

Il fait ce que je suis aujourd’hui mais il n’est pas qui je suis.

Je suis ce que j’ai fait de mes épreuves, ce que j’en ai appris.

Que m’ont enseigné mes échecs ? mes errances ? Elles m’ont permis de réussir à trouver des routes qui ne fonctionnent pas, ou comment faire d’un échec une réussite.

Winston Churchill ne disait-il pas que le succès était d’aller d’échec en échec sans perdre de son enthousiasme.

Thomas Edison, à qui il a fallu près de 10000 tentatives pour parvenir à inventer l’ampoule, disait à chaque échec : j’ai trouvé une nouvelle façon qui ne fonctionne pas.

Ce passé j’ai chaque jour le choix d’en faire un boulet que je traîne à mes pieds, un fardeau que je porte, de me laisser entraver par le poids de peurs qui me paralysent.

Ou j’ai le choix d’en faire un catalyseur, un élément nécessaire à toute réaction chimique, à toute transformation de corps, d’esprit.

Pourquoi ceux qui ont vécu une expérience de mort imminente sont plus aptes à vivre intensément, à lâcher prise pour aller vers la vie de leurs rêves ?

Car ils savent la valeur de la vie, celle qui n’a pour eux tenue qu’à un fil et ils se laissent aller, ils n’ont pas peur de la mort, ils l’ont acceptée, elle est une fatalité, elle est une nécessité, elle est sur notre chemin.

La mort c’est ce qui est derrière nous, ce sur quoi on ne peut plus agir, ce que je ne peux plus changer.

Devant moi, il n’y a que la vie… je n’avais plus qu’à foncer !

De la neutralité de l’événement …

Notre vie est une succession d’événements. Des événements heureux, des événements tristes, des événements qui laissent chez chacun plus ou moins de traces…

Ce qui est triste, ce qui est heureux, c’est notre réponse, c’est ma réponse, ma réaction à ces événements, pas l’événement en lui-même.

Nous pouvons chacun manifester des attitudes différentes selon le moment de notre vie, nos émotions, notre force.

Un défi de niveau 6 sera un challenge infranchissable pour quelqu’un dont la force est à 3 mais sera facile pour quelqu’un dont la force est à 9.

Ce n’est pas l’événement qui est facile ou difficile, c’est ce qu’on en ait, ce qu’on en tire.

Le problème n’est pas l’événement, c’est notre attitude face à lui.

Un événement est une chose neutre, fixé, il s’est produit, on ne peut le changer, ni dans les faits, ni dans la réaction des autres, ni dans le temps.

Ce qu’on peut changer, c’est notre attitude face à lui.

Va-t-il nous briser si nous sommes fragiles ? Va-t-il nous laisser les mêmes si nous redevenons comme avant ? Va-t-il nous renforcer si nous devenons meilleurs ?

Nous le décidons. C’est notre responsabilité, notre habilité, notre capacité à y répondre, littéralement.

Et bien voyons chaque événement « négatif » comme un obstacle sur notre route. Nous arrête t il ? Abandonne t on ? Cherche t on à poursuivre la route ?

Reculons nous ? Trouvons nous un autre chemin ? Enjambons nous l’obstacle ? L’affrontons nous ?

Reconsidérez les événements qui vous fait mal, qui vous ont bercé dans le négatif. Ne leur portez pas de valeur, rendez les neutres.

L’événement est neutre. Mais moi, mais vous, j’ai une identité, vous en avez une. Est-ce l’événement qui me transforme, qui vous transforme ou est ce moi qui me transforme face à lui ? vous qui vous transformez face à lui ?

Suis-je acteur ? Suis-je spectateur ? Suis-je victime ? Suis-je passif ?

Etes vous acteur ? Etes vous spectateur ? Etes vous victime ? Etes vous passif ?

La réponse est en moi. La réponse est en vous.

De cette épreuve, je sais que je peux en faire, mais je dois d’abord accepter la chose comme elle est, sans jugement, sans regret, je ne peux rien changer, je dois juste accepter.

En guerre

Parfait, pour trouver la paix, il faut d’abord mener une guerre.

Cette guerre c’est moi contre moi. Mais ce n’est pas détruire l’autre, me détruire moi-même.
C’est faire face à moi-même, pour pouvoir me donner la main…

Ce premier jour du 2ème confinement, c’est me mettre en action. Cette opportunité, comme une seconde chance, celle d’aller encore plus loin dans mon évolution, dans mes projets.

Noter toutes mes limites, mes erreurs, mes projets, tout ce que je dois faire et être pour y parvenir.

Ce confinement 2.0 c’est le début d’une nouvelle route… Le réveil a sonné, en route !

 

Bip bip bip
Ce matin le réveil sonne
Comme une déflagration
Ce matin ma tête tonne
De la pire des déclarations

Bip bip bip
Il est fini le temps de paix
Quand se plissent mes paupières
Alors du fourreau je sors l’épée
Je glisse ma peau en guerre

Mots illusoires
Je m’étais dit « plus jamais ça »
Mots dérisoires
Car la vie n’est que combat

Je ressens cette boule dans la bide
Et il n’est plus question de caca du matin
En même temps je me sens tellement vide
Comme s’il n’était plus cas de mon destin

Bip bip bip
Ce matin résonne la sirène
Elle est une clameur, elle est un appel
Je ne raisonne plus ma haine
Elle est une fureur, elle bat le rappel

Bip bip bip
Il s’est haussé le ton
L’esprit sombre, le regard vif comme l’éclair
Et au son du clairon
Je sais que je suis de nouveau en guerre

Mon cœur hurle, ma gorge braille
De cette force qui émerge de la brume
Cette rage vient du fond de mes entrailles
De mon torse, qui brûle et se consume

Je ressors l’esprit à feu et à sang
Comme si je n’étais plus invulnérable
Me faut il rentrer dans le rang
Maintenant que je ne suis plus infranchissable

Bip bip bip
Mon soldat sort de son état de veille
Un bourdonnement, arrêtez ce vacarme
Cette mélodie m’explose les oreilles
Que faire d’autre que prendre les armes

Bip bip bip
Cette musique sonne comme un refrain
Perpétuel, car c’est toujours le même thème
Celui du combat du mal contre le bien
Celui du lutte interne, contre moi même

J’ai les défauts de mes qualités
Et mes qualités me font défaut
Faut il qu’elles soient une entité
Des invités, des vrais, des faux

Je ne fais plus le tri, je tire dans le tas
Plus de discernement, j’en suis devenu incapable
Je vise en haut, je me tire vers le bas
Car mes errements sont devenus implacables

Où es tu ma raison,
Je te voyais encore briller hier
As tu changé de maison
Pour avoir choisi le camp de la guerre

Tête et cœur se déchirent, nœud dans la gorge
Comme s’ils étaient devenus faux frères
C’est dans cette lutte que je me forge
Ce matin je me lève et je suis en guerre

EN GUERRE (26.10.2020)

Hypersensibles

Le premier des 2 deux textes écrits en collaboration avec mon amie Merryl, avec qui je partage cet aspect hypersensible.

 

Est-ce un don, une grâce qui nous vient du ciel,
Ou la vie qui nous a fait franchir ces barrières superficielles
Est-ce notre vécu qui nous a fait autant comprendre
Est-ce la vie qui nous a destinés à ainsi prendre

D’où vient-elle donc cette fameuse hypersensibilité
Cette empreinte au fond de nous qui fait notre singularité
Car ce qui vous effleure, nous ça nous percute
Ce qui est votre douleur, on le prend comme un uppercut

Tu nous diras qu’il suffirait que l’on se détache
Notre nature est faite de ce lien, c’est notre attache
Notre existence faite de hauts et de bas, phases lunatiques
Mais on n’apporte que notre meilleur, face empathique

On nous dit trop à l’écoute de notre instinct, qu’il parle à l’infini
Nous, on lui fait confiance, on sait qu’il a sauvé des vies
C’est notre identité, alors inutile de vouloir nous changer
On a déjà essayé, ça ne nous a pas vraiment arrangés

C’est ce qu’on a en commun
Nos émotions à fleur de peau
Ce besoin de suivre notre instinct
Charge mentale qu’on se met sur le dos

Ce naturel, quand on le chasse, il revient au galop,
Vrai que souvent, ce serait plus simple d’être des salauds
C’est ainsi on sera toujours attentifs, toujours au petit soin
Si on est comme ça, c’est peut-être juste notre besoin

Mais pourquoi faut-il que nos cœurs soient si écorchés
Au risque qu’un jour notre pureté vienne à en être amochée
Pourquoi nos esprits se complaisent-ils à être si intuitifs
Pourquoi sommes-nous ainsi, excessifs et impulsifs

On entend les mots sans même chercher à écouter
Vous âmes nous dévorent, sans même qu’on cherche à y goûter
Attentifs aux moindres petits signes, à la gestuelle du corps
Ressentir les émotions sans même être à la conquête de vos fors

Mais pourquoi, comment sommes-nous capables de lire en vous ?
Même ça on veut comprendre, c’est notre approche rationnelle
Car ça nous bouffe aussi, ça nous prend par tous les trous
Et on aimerait parfois pouvoir sortir de cette souffrance émotionnelle

Ces émotions noires que l’on encaisse
Que l’on transforme pour renvoyer de la tendresse
Peu importe que ton vécu soit lourd
On t’accueille avec bienveillance, on t’écoute avec amour

Décodeurs, on sait lire et déchiffrer, on ressent comme une sonde
Bienveillants, on accueille vite les inconnus dans notre monde
Vos maux et vos doutes, on se mue en éponges
Votre souffrance est aussi ce mal qui nous ronge

Comme si on avait ce don de transformer la matière
On va au-delà des apparences, bien au-delà des manières
On considère chaque histoire comme propre et unique
On n’hésite pas à se mettre à nu, nos sens comme seule tunique

Elle peut nous faire mal cette sensibilité
Elle nous élève autant qu’elle nous détruit
Elle nous fait gagner ce qu’elle nous fait aussi regretter
Elle nous apporte réponse, la douleur en guise de fruit

Parfois elle est si lourde, tel un fardeau à porter
Au-delà ce qu’elle peut nous ou vous apporter
Elle est notre épée, elle est notre glaive
Elle est notre paix comme elle est ce qui nous crève

Nos âmes s’y consument, on brûle de l’intérieur
De toutes ces flammes qui dévorent notre cœur
Ce qui fait qu’on ne peut vivre qu’à plein
De ce besoin profond qu’on a de faire du bien

Votre souffrance, on la ressent, jusqu’au plus profond de nos âmes
Elle nous transperce comme une aiguille, nous déchire comme une lame
Et de nos atouts, on place toujours l’amour en tête de liste
Elle est notre moteur, c’est ce qui fait de nous des garagistes.

Hypersensibles, c’est souvent le nom qu’on nous donne
Elle est notre nature, c’est à nos yeux notre part d’homme
Hypersensibles, c’est ce qui fait qu’on écoute, qu’on pardonne
Une qualité ou un défaut, c’est simplement qui nous sommes

HYPERSENSIBLES (26.10.2020 + 16/11/2020)

Gouttes d’Espoir

Ces gouttes, qui sortent de nos yeux
Mais viennent du fond de nos entrailles
Nous reliant à la terre et aux cieux
Elles portent en elles nos forces et nos failles

Ces gouttes ont le pouvoir d’être fertiles
C’est tout notre héritage qu’elles disséminent
Elles contiennent tout notre vécu, elles sont notre pistil
Elles tombent comme à la recherche de leur étamine

Ces gouttes, marqueurs instantanés d’un désespoir
Elles sont aussi ce qui nous permet la naissance d’un rêve futur
Ces larmes que l’on verse, je les appelle gouttes d’espoir
Elles coulent de nous, elles coulent de nos blessures

Elles sont aussi les graines de notre guérison
Celle qui ne peut survenir qu’en lâchant notre mal
Qu’en lâchant ce qui nous parcourt comme émotions
Elles sont notre beauté singulière, elles sont nos pétales

Elles sont la pluie divine qui permettra une bonne semence
A notre arbre de pousser, notre futur soi en devenir
Incolores, elles reflètent pourtant notre brillance
Qu’elles coulent, qu’un jour notre mal ne soit plus qu’un souvenir

Et je pense à demain quand je pleure
J’imagine ma future force dans mon miroir
La puissance de mes racines, la beauté de mes fleurs
Ce ne sont pas des larmes, je pleure des gouttes d’espoir

Pardon

Mon onzième commandement, celui que je n’avais pas écrit en juillet 2019.

Le demander et l’accepter, les deux me paraissent tout aussi importants.

Je te demande pardon de ne pas avoir su entendre tes souffrances quand tu essayais de me les murmurer, quand j’ai laissé mes émotions me dominer et mes émotions me contrôler à ton détriment, quand j’ai proféré des paroles maladroites quand j’étais dans l’impuissance.

Je te demande simplement pardon pour tous ces moments où je n’ai pas été à la hauteur, et pour tous les moments, où, même avec l’impression de l’avoir été, je t’ai quand même fait du mal.

Même si je deviens meilleur, je te demande pardon d’avance pour mes erreurs du futur car en tant qu’homme elles seront inévitables.

 

Il est un mot simple qui semble écorcher bien des bouches
Rien ne le remplace, mais il reste souvent sur la touche
Pourtant il libère ceux qui le prononcent
Il permet de s’élever bien plus qu’il n’enfonce
Quand tu te délivres de tes fautes, de tes pêchés
Bien sûr, le pardon ne change pas le passé
Et souvent il n’atténue pas le mal qui a pu être fait
Mais le pardon change l’essentiel, il change le futur
Lui offrant des horizons plus sages, plus purs
C’est un présent fait à des demains plus sûrs
Le pardon est un cadeau que tu offres
Emballe-le de la plus belle des étoffes
Celle de la sincérité, celle de la franchise
Qui se conclura d’une poignée de main, d’une bise
Rappelle-toi qu’il te libère du passé, du futur, il est présent
A celui qui t’a blessé mais d’abord à ton propre conscient
D’ailleurs on est souvent celui-là même à qui accorder son pardon
Comme un Houdini, on se libère soi-même si on s’acquiert de ce don
Celui d’avancer malgré nos erreurs
Nous demander pardon n’est pas un leurre
Il est le gage d’une possible résilience
Il est le symbole d’une propre renaissance.
Quand on s’accorde le droit de s’être trompé
En l’acceptant, on se forge un moral en acier trempé
Quand tu parviens à te soulager du poids de ta culpabilité
Tu remets les pendules à l’heure, reset niveau comptabilité
Tu peux te regarder en face, et elle compte ta dignité
Tu peux recouvrer la fierté et ne pas laisser la honte t’habiliter
Le pardon est une force, il est une libération
Il peut te laisser tes doutes en hibernation
Ne pas pardonner c’est garder en soi une blessure
Faire montre de faiblesse, à l’opposé d’être mâture
Le poids des ressentiments est trop lourd à porter
Il te ralentit et il t’empêche les obstacles d’aborder
Avec lui sur les épaules, comment accomplir ta mission
Il est une impasse, il te ralentit comme une déviation
Il est un lest que tu dois laisser sur le bas-côté
Il est une sirène facile à suivre à laquelle ne pas se frotter
On trouve souvent mille excuses, pour éviter de dire pardon
Car c’est se confronter à notre part d’ombre
Parce qu’on nous abuse, parce qu’on va paraître trop con
Et que paraître trop bon nous encombre
Parce qu’on croit ne pas en avoir le courage
Parce qu’elle est trop forte la rage
Mais si la phase de la colère est légitime
Ne la laisse pas devenir la haine qui te décime
Celle qui t’éloigne du bien et de tes valeurs
Accepte ce qui est, accepte les erreurs
Les tiennes, celles de tes ennemis et de tes proches
Accepte leur pardon, sans en ajouter tes reproches
L’erreur est humaine, comme l’est la capacité d’absoudre
Ne donne pas à ta rancune et ton hostilité du grain à moudre
A ceux que j’ai blessés par mes mots et mes gestes, je dis juste pardon
Comme je l’accorde à ceux qui m’ont trahi, fais du mal, j’accepte leur pardon

 

 

PARDON (14/10/2020)

Le vide

Après cette année tellement riche en émotions, la peur de ne plus rien avoir, de ne plus avoir de défis, de ne plus rien ressentir.

Pourtant, dans nos deux cas, il reste tant de choses. Toi et l’amour pour moi, c’est peut-être comme le cyclisme et la compétition pour toi. L’essentiel est là, même s’il manque le petit plus qui donne à la vie plus de savoir.

Cette peur du manque alors qu’au final, ce moins qu’on ressent car on se sent incomplets, c’est un plus pour vivre d’autres aventures, pour toi la possibilité de faire des défis qui ne seraient pas forcément compatibles avec la compétition, pour nous vivre une complicité et une plénitude, qu’en tant qu’handicapés du sentiment au quotient émotionnel de petites cuillères (merci « Maman » pour la description), on n’aurait sans doute pas pu vivre.

Maintenant, je n’ai plus peur de ce vide et je sais même que c’est à tes côtés que j’en comblerai une partie.

La naissance aussi de vraiment vouloir accompagner en tant que coach.

 

Combler cet immense vide
Celui que tu me laisses
Que faire de ma vie, qu’elle ne soit pas insipide,
Maintenant que tu m’as laissé en détresse

Je ne savais pas que sur mon chemin,
Je rencontrerais le grand amour
Si je pouvais je l’effacerais de mon destin
Tant il laisse une cicatrice sur mon parcours

Alors je fonce à 100 à l’heure, la tête baissée
Dans le brouillard, vers un mur ou vers le précipice
Peu m’importe, maintenant que j’ai le cœur et la tête blessée
Pour combler le vide, je m’accroche à tous les interstices

Je suis face à ce vide parce que j’ai eu trop peur
Alors je souffle un grand coup et je m’y jette
Je suis face à ce vide, je prends de la hauteur
Et je prends mes décisions sur des coups de tête

Combler cet immense vide,
Celui derrière lequel se sont refermées les portes
Que faire de ma vie, je me dois d’être intrépide
Trouver ce qui me fera vibrer, trouver ce qui me réconforte

M’asseoir sur mes principes
Qu’ils finissent un moment par céder
Que mes projets, mes rêves s’émancipent
Pour que le vide n’en vienne pas à me posséder

Alors j’écris tout ce qui peut me miner
J’écris pour ne pas que me bouffent mes émotions
Pour que le vide ne vienne pas à me dominer
Je donne à ma feuille mon temps et mes expiations

Je suis plein, alors je me vide
Et quand je suis vide, alors je me plains
De ce mal la vie en est avide
Alors je lui en donne, qu’il m’en reste le moins

Combler cet immense vide
Celui qui me fait peur, je ne m’y suis pas préparé
Alors je dois être lucide
Il en faudra du temps pour être réparé…

Alors je me relance dans mes défis
Ne plus me fixer ni horizon, ni limites
Tout donner et de mon côté sombre faire fi
Pour me libérer des démons que j’abrite

Faire exploser tout ce mal, tous ces secrets
J’ai la chance d’avoir le sport et la poésie en exutoires
Pour ne pas donner la part du lion aux regrets
Je dois avancer coûte que coûte dans la nuit noire

Je ne dois pas laisser ce vide me nourrir
Je dois cultiver bien du partage et des espoirs
Je ne dois pas laisser ce vide me pourrir
Je dois me libérer de ma rage et des idées noires

Combler cet immense vide
Celui qui dans ma tête bourdonne et vocifère
Que ce ne soit pas lui qui décide
Que je sache résister à la tentation de l’appel de Lucifer

La vie a été rude, la vie a été brute
C’est maintenant qu’il faut résister à l’impact
Dans le cœur j’ai pris un uppercut
Mon intégrité n’en restera pas intacte

Alors ce vide je me dois de la remplir
Car je me suis fait quelques promesses
De vivre pour le meilleur et pour le pire
De ne pas me laisser gagner par la faiblesse

Je n’ai plus de cœur mais j’ai cette force dans la poitrine
Celle de ne jamais abandonner
Je fais face au vide, mais un espoir se dessine
Celui de toujours accompagner

LE VIDE (13.10.2020)

Je n’ai pas eu le temps

Le regret, peut-être aussi une part de reproche, celui de t’avoir toujours attendue ces derniers mois, dans la vie comme sur le vélo mais que tu ne m’aies pas attendu ni dans la vie, alors que je découvrais l’amour plus encore que toi, ni sur le vélo, les jours où j’étais moins en forme ou simplement quand tu te pensais moins forte (le Petit Saint-Bernard, l’Alpe d’Huez, la Hourquette)

Cruel parallèle entre le vélo et la vie. J’avais besoin de toi, que tu viennes me chercher, que tu m’aides à me découvrir et à me révéler, j’avais besoin de temps pour accéder des projets, peut-être en avoir envie, comme fonder un foyer, une famille.

Je partais d’aussi bas que toi à peine un an et demi plus tôt, j’ai l’impression que tu l’as parfois oublié.

J’ai franchi des montagnes, mais pour d’autres, j’avais besoin de temps, de temps et de toi…

Je n’ai pas eu le temps
De devenir un homme, de finir mon évolution
D’aller dans les profondeurs de mon exploration
De me poser les bonnes et plus intimes des questions
De donner le plus noble des sens à ma rémission

J’ai été parfois trop sincère,
A en devenir malhonnête
A envoyer mes chances en l’air
Et aujourd’hui je m’en prends la tête

Je n’ai pas pris le temps
Et c’est le temps qui m’a pris
Je n’ai pas su vivre dans l’instant
Cet enseignement que la vie m’apprit

Et je l’ai compris trop tard,
J’ai trop pris le temps, à en naître en retard
Car si tu proposes, c’est bien la vie qui dispose
Et parfois elle indispose, et parfois elle s’interpose
Et c’est quand elles sont perdues
Que tu prends conscience de la valeur des choses
Quand le temps a repris son dû
Que tu comprends que c’est toujours la vie qui s’impose

Je n’ai pas pris, pas eu le temps d’être prêt
A m’en retrouver dépourvu de ne pas penser à l’après
La vie m’a pris, plus de force que de gré
Et c’est dans l’éternité que s’ancreront les regrets

Je n’ai pas pris le temps,
Ou j’ai trop mis le temps,
Alors il m’a rattrapé, inextricable
L’ambiance s’est plombée, inexplicable
La vie m’a frappé, comme implacable
La sentence tombée, elle est irrévocable

Je n’ai pas pris le temps,
J’ai voulu aller trop vite
Je n’ai pas pris le temps
Et j’ai heurté mes limites

Je n’ai pas pris le temps,
Celui de déconstruire toutes mes convictions,
Celles qui s’étaient ancrées dans la peur
Je n’ai pas pris le temps,
Celui nécessaire pour finir mon évolution,
Et elle s’est consumée en vapeur

Je n’ai pas eu le temps de briser mes barrières
Celles que j’avais moi-même installées
Et aujourd’hui, il n’y aura pas de retour en arrière
Il est passé le temps, il s’en est allé

Demain sûrement,
Je n’aurai plus peur d’avoir une famille et des enfants
Mais demain justement,
Il est déjà trop tard, et le temps est passé devant

Demain, je n’aurai plus eu peur d’être un homme,
Et la vie m’aurait éclairé de ses phares
Mais le temps s’est imposé par ultimatum,
Je n’ai pas eu le temps, et il est déjà trop tard

Je n’ai plus le temps et j’ai la rage,
Maintenant que le livre s’est refermé
J’espérais y écrire les plus belles pages
Mais la vie me l’a claqué au nez

Je n’ai pas pris le temps, et maintenant il est passé
Même si je participe à mon présent, je me sens si imparfait
Si ce temps me fait mal, je peux le conjuguer à la dure
Il reste un simple passé, toujours antérieur à mon futur

Et pour mon avenir, je signe, sachant que je n’aurai pas le temps
Et même si je saigne sur toute la ligne, je suis là, je reste partant
Car c’est en espérant qu’un jour on peut battre le temps
Je sais que je n’ai pas le temps d’être autre qu’un battant.

PAS LE TEMPS (13.10.2020)

L’état de grace

Ce n’est pas l’amour, j’entends le sentimental, qui avait créé cet état grâce. Quand bien même était-il né exactement ? Ses rayons avaient frappé mon âme, ma conscience à l’aube de l’automne l’an dernier mais la source produisait progressivement son énergie depuis 2 à 4 mois. Cet état de grâce était en gestation et l’accouchement, douloureux, se produisait ce 20 septembre 2019, à jamais gravé.

Il avait connu ses heures de gloire, tout l’automne 2019, tout le printemps 2020, il avait connu des coups de mou, la traversée de l’hiver, le mois de juillet…

Mais ce matin du 29 septembre, alors que je dépose Marion à la gare d’Austerlitz, alors qu’on s’installe dans une nouvelle période de fermeture de la salle, c’est à 9h51 quand Merryl m’écrit pour me dire que Marion a vraiment tourné la page que l’état de grâce s’arrête subitement, comme si le soleil s’éteignait.

Comme si la promesse de l’amour, même illusoire, même contrariée, avait été mon moteur pour le prolonger. Aujourd’hui ça me semblait fini, et ça me semblait même déjà loin.

Le retrouverai-je, un jour, cet état transcendantal qui m’avait tant élevé ? Je peux maintenant dire que j’en ai fait un état quotidien

 

Un jour, tu ne sais pas pourquoi, la vie te choisit
On appelle ça le hasard, je crois que c’est plutôt le destin
Quand le soleil t’éclaire, comme si s’allumait ta bougie
Quand tu brilles de mille lumières, ton flambeau à la main
Quand tu te délestes de tes souffrances et de tes peurs
Quand ton corps et ton âme brisent leurs carapaces
Quand tu joues ton vrai toi, ton vrai jeu, atout cœur
Quand tu es toi de toute ta force, on appelle ça l’état de grâce

Alors tu te révèles à tes yeux, à ceux du monde
Tu cours sous la pluie même quand le tonnerre gronde
Tu laisses tout ce qui te brûlait au bord de la route
Quand enfin tout devient clair, que tu te regardes et que tu t’écoutes
Quand tu es enfin capable de donner ta meilleure version
Quand la passion et la raison résonnent à l’unisson
Quand tes faiblesses s’effacent et que ta force parvient à la surface
Quand la clarté vient à ta face, on appelle ça l’état de grâce

Pourquoi ça t’arrive, cela vient-il de toi ou du ciel
Est-ce le fruit de mon travail, ou celui de la chance
Peu importe, dans ces moments, tu es loin des questions existentielles
Tu fonces juste, guidé par la lumière, guidé par la brillance
Celui fait que plus aucune barrière ne semble infranchissable
Car la vie te montre le chemin, et tu as juste à suivre sa trace
Celui que tu aimes de toutes tes forces, celui de l’amour véritable
Quand la vie prend toute sa valeur, on appelle ça l’état de grâce

Et moi, j’en ai la chance d’être frappé par cette sensation
A planer sur mon nuage, quand toutes les douleurs ne sont qu’information
A continuer ma route la main cassée, le cœur qui prend des pelles
Cette souffrance que tu parviens à ignorer, car la vie t’appelle
Avec ces raisons d’avancer, la vie devient douce comme du miel
Tu te dis que rien n’est impossible, car tu deviens audace
Et tu comprends que tes limites n’étaient que superficielles
Et tu tentes, et tu réalises on appelle ça l’état de grâce

Alors à quel moment le train déraille et prend une route tordue
Est-ce que c’est ta faute, parce que tu as une mauvaise direction
Ou est-ce juste le destin qui décide quand la vie reprend son du
A quel moment la grâce te quitte pour choisir une autre destination
La vie finit par te rattraper, au-dessus de ta tête, s’envole ton étoile
Tu te remets en question, tu ne dis que tu n’as su en prendre soin
La nuit succède au jour, et sur tes yeux se repose doucement ce voile
Tu n’as pas bougé, mais ton état de grâce, lui, s’en est allé loin

Alors quand il retombe, aussi violemment qu’il était arrivé
Toi, tu retombes avec lui, plus profond que tu n’étais jamais allé
Car tu sais qu’il est parti, tu prends conscience que ta chance est passée
Ne regrette pas qu’il t’ait quitté, sois heureux de ta chance de l’avoir rencontré
Pourtant ta flamme s’éteint, et tu es de nouveau dans le noir,
Dans ta glace, tu ne vois plus le même teint et tu veux briser ton miroir
Pendant an, j’ai volé au-dessus de la vie, c’était mon état de grâce
Mais maintenant tout est froid, et même la vie me laisse de glace

 

L’ETAT DE GRACE (11.10.2020)

Les chemins de la résilience

Résilience : capacité d’un corps à résister aux chocs et revenir à son état après avoir été déformé, aptitude de l’être à faire face avec succès aux épreuves de la vie, à se ressaisir, à s’adapter…

Cinq histoires, celle d’Hellen, celle de Marion, la mienne, celles d’amis inspirants, Christian et Marc, témoignages qu’on peut tomber bien bas, témoignages qu’on peut se relever.

L’espoir même d’aller au-delà de ça, de revenir plus fort et plus forte que jamais, j’y crois pour moi, j’y crois pour les gens autour de moi, on y arrivera ensemble, en équipe.

 

Ça commence par un choc, ça commence par une blessure
Un drame à une époque, qui aura rendu la vie plus dure
Et puis sans équivoque, on en a fait une aventure
Au-delà des épreuves, on en a dépassé l’impuissance
On a su faire peau neuve, et dépasser nos souffrances
Notre force est un fleuve, sur les chemins de résilience

Nos routes se sont croisées, un soir de mauvais détour
Mais est-ce vraiment le hasard qui m’a mis sur ton parcours
Destin croisé d’une vie, ce soir rimait pour moi avec errance
Pour toi, il était un soir normal, un soir de déchéance
A toi que j’ai ramassée cette nuit-là, au bord d’une route forestière
Si j’avais su que 10 ans plus tard, je serai ton témoin et en serai fier
Tu as connu pas mal de galères, avant de te connaître ta délivrance
Une route sans marche arrière, tu as tracé ton chemin de la résilience

On a tous nos chutes, nos épreuves à traverser
Quand la vie est brute, les malheurs à surpasser
Quand d’un instant à l’autre tout bascule, destin ou malchance
Quand la vie marque son recul, on avance sur les chemins de la résilience

C’est un drame qui t’est arrivé jeune, à l’époque où l’on rêve
Un bras et une jambe en moins, c’est comment qu’on se relève
Tu partais alors pour une vie qui aller rimer avec souffrance
Tu aurais pu le voir comme un malheur, tu en as fait une chance
Tu as décidé de braver l’épreuve, de défier toutes les limites
On est nombreux à être impressionnés de cette force que tu abrites
Tu as fait de la souffrance ton amie, elle t’accompagne, fidèle
Pour moi et pour bien d’autres tu resteras comme un modèle
Tes exploits sont une source inépuisable d’espérances
Tu es un guide sur la voie des chemins de la résilience

On a tous nos chutes, nos épreuves à traverser
Quand la vie est brute, les malheurs à surpasser.
Quand d’un instant à l’autre tout bascule, destin ou malchance
Quand la vie marque son recul, on avance sur le chemin de la résilience

Une chute, un trou noir qui succède à la malchance
Te réveiller paralysé, comment donner à ta vie un sens
Parce que derrière, il y a deux enfants, tu pars au combat
Parce que tu es fort, qu’après ça, plus rien ne te laisse à bas
Chaque jour, tu reviens un peu plus grand, un peu plus fort
Tu deviens meilleur, parce que la vie mérite tous tes efforts
Tu cours avec les handi, mais aussi avec les valides
Plus rien ne te fait peur, tu es devenu un intrépide
Et parce que quand je te lis, je ne vois que de la bienveillance
Je sais que cette épreuve t’aura mis sur les chemins de la résilience

On a tous nos chutes, nos épreuves à traverser
Quand la vie est brute, les malheurs à surpasser.
Quand d’un instant à l’autre tout bascule, destin ou malchance
Quand la vie marque son recul, on avance sur le chemin de la résilience

Parce que ta route t’a fait connaître une mauvaise expérience
Elle t’a fait perdre le contrôle, elle t’a fait perdre l’innocence
Elle t’a aussi permis d’aller au fond de toi, d’aller t’explorer
De connaître tes profondeurs, le combat d’un blason à redorer
Elle t’a permis de nouveaux défis, d’aller conquérir ton Everest
De te connaître toi, de voir des amis, et peu importe le reste
Car parfois il faut descendre au plus bas, pour atteindre les sommets
Qu’il y a-t-il de plus grand que de se retrouver après s’être paumé
L’objectif de reprendre la route comme espoir de ta renaissance
Tu as montré que tu étais déjà lancée sur les chemins de la résilience

On a tous nos chutes, nos épreuves à traverser
Quand la vie est brute, les malheurs à surpasser.
Quand d’un instant à l’autre tout bascule, destin ou malchance
Quand la vie marque son recul, on avance sur le chemin de la résilience

J’ai mon propre vécu au niveau de la souffrance
Pas vrai de choc soudain, c’était comme ça depuis l’enfance
Pas vraiment de coups du destin, je me suis fait mal tout seul
Je restais dans mon silence jusqu’à ce qu’il me claque à la gueule
La vie a foudroyé mon dos, plus tard ma tête mais ça m’a grandi
Mes textes m’ont aidé à sortir de ma souffrance et de son déni
Affronter et dépasser mes peurs ont libéré mon potentiel
J’ai regroupé mes forces pour m’offrir la libération émotionnelle
Plus fort que mes doutes, ça m’a paru comme une évidence
J’ai aussi tracé ma route sur les chemins de la résilience

Chacun son histoire et sa route sur les chemins de la résilience
Des récits bruts qui méritent une autre voie que le silence
C’est dans la chute que parfois la vie nous donne des ailes,
A chacun son parcours, la résilience offre ses chemins au pluriel

Ça commence par un choc, ça commence par une blessure
Un drame à une époque, qui aura rendu la vie plus dure
Et puis sans équivoque, on en a fait une aventure
Au-delà des épreuves, on en a dépassé l’impuissance
On a su faire peau neuve, et dépasser nos souffrances
Notre force est un fleuve, sur les chemins de résilience

LES CHEMINS DE LA RESILIENCE (08/10/2020)

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